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Festivals

Rapide regard sur Beauregard

Il y a deux ans, il avait beaucoup plu. L’an dernier, il avait fait un temps magnifique. Il est encore trop tôt pour dire ce que la météo nous réservera cette année au festival Beauregard, sans doute l’un des plus accueillants de l’été, mais ce qui est sûr, c’est qu’on devrait encore y entendre pas mal de bonne musique, dans une programmation variée et plutôt grand public. On y croisera notamment quelques vétérans endurants : notre petite sélection.

Beauregard 2013 public 

 

Blondie

Evidemment, on aurait aimé les découvrir en 1977 au CBGB, entre un concert des Feelies et un autre des Talking Heads, mais on était un peu jeune à l’époque, et pas très new-yorkais. On se contentera donc de la version 2014, avec une Debbie Harry qui aura fêté quelques jours plus tôt ses 69 ans (!), mais qui décidément ne les fait pas. Quelques morceaux récents se glisseront peut-être dans l’inévitable compile de tubes en or (ou verre) massif, propres à enthousiasmer plusieurs générations.

 

Paul Weller

Beauregard étant à un jet de ferry des côtes anglaises, le festival programme chaque année quelques artistes susceptibles d’attirer le public britannique. Le “modfather” Paul Weller, plutôt rare en France, en fait assurément partie, même s’il compte aussi pas mal de fans chez nous. La plupart ont dû le découvrir avec The Jam à la fin des années 70 ou au début des années 80, ou avec Style Council quelques années plus tard. Sa carrière solo, inégale mais réservant régulièrement de belles surprises alors qu’on n’en attendait plus grand-chose, a été plus discrète de ce côté-ci de la Manche. A en juger par ses récentes setlists, le toujours charismatique Weller, qui possède au bout de 35 ans de carrière un catalogue imposant, pioche un ou deux morceaux dans la plupart de ses albums (un peu plus du dernier, “Sonic Kicks”), et ne rechigne pas à jouer quelques titres de ses anciens groupes. S’il ne donne pas trop dans le rock à papy, on peut en attendre le meilleur.

 

Damon Albarn

Vingt ans après le “Parklife” de Blur (et le “Definitely Maybe” d’Oasis), la Britpop semble déjà de l’histoire ancienne. Damon Albarn, lui, a depuis longtemps pris le large, devenant au fil des ans une sorte de parangon de musicien mondialisé. Son premier véritable album solo sorti il y a quelques mois, “Everyday Robots”, voit le caméléon se livrer un peu plus que d’habitude, assumant une certaine fragilité dans des réflexions “midlife” sobres et touchantes. A priori moins sautillant qu’un bon vieux “Girls and Boys” ou que les singles de Gorillaz, donc, mais les concerts qu’on a pu voir séduisaient par leur aspect modeste et joueur. Pas sûr quand même qu’il y ait autant de guests de luxe que lors de son récent passage parisien.

 

Portishead

Heureusement que Portishead, absent des bacs depuis “Third” en 2008, n’attend pas d’avoir un nouvel album pour tourner, on verrait le groupe encore moins souvent en live. Pas sûr, donc, qu’on entende beaucoup de nouveaux morceaux à Beauregard. Mais même si Geoff Barrow, Beth Gibbons, Adrian Utley et leurs acolytes se contentent de venir relever les compteurs et de titiller la nostalgie de ceux qui les ont découverts il y a vingt ans avec “Dummy”, on peut s’attendre au meilleur : les concerts de la formation de Bristol auxquelles on avait eu la chance d’assister à la fin des années 90 puis à la fin des années 2000 nous avaient complètement retournés. Un mélange rare de parfaite maîtrise technique et d’émotion à fleur de peau, même sur des grandes scènes.

 

Pixies

“Indie Cindy”, l’inégal album de retrouvailles sorti il y a quelques mois, aura au moins justifié la reformation des Pixies, passés du statut de “gros groupe indé” qui était le leur au début des années 90 à celui de pilier des festivals d’été. On ne devrait pas échapper à quelques nouvelles chansons – les meilleures, espérons-le –, mais on viendra surtout pour les anciennes (celles de “Surfer Rosa” et de “Doolittle” semblent toujours avoir la faveur des setlists, ce dont on ne se plaindra pas), jouées version Panzer, qui devraient arracher quelques frissons aux vieux ados que nous sommes. Au fait, on a déjà oublié le nom de la nouvelle vacataire qui remplace Kim Deal.

 

Et aussi

Midlake, London Grammar, Samba de la Muerte, We Have Band, Angus & Julia Stone, Agnes Obel, Breton, etc.

 

Festival Beauregard, du 3 au 6 juillet à Hérouville-Saint-Clair (Normandie). Toutes les infos ici.


 

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