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Disques

Black Strobe – Godforsaken Roads

Black Strobe - Godforsaken Roads

Sept ans après « Burn Your Own Church », Arnaud Rebotini puise dans les standards américains du blues et offre à Black Strobe un second opus entêtant. L’architecte des sons s’est donné le temps de revenir au collectif. Les amateurs auront pu patienter avec des projets solo (la récente bande originale du film « Eastern Boys ») et plusieurs EP dévoilant la couleur de « Godforsaken Roads », dont « Broken Phone Blues » qui ouvre l’album. Car c’est bien de blues dont il s’agit, un blues synthétique, tantôt rugueux tantôt chaleureux, à l’instar de son créateur.

La machine à remonter le temps nous a déposés dans un champ de coton. Et si les maîtres John Lee Hooker, Big Joe Williams, Slim Harpo ou encore Canned Heat ne sont pas loin, pas question ici de manger la poussière. Les subtiles incrustations synthétiques équilibrent l’ouvrage « primitif et moderne ». Après la cover à succès de « I’m a Man » de Bo Diddley, c’est au tour de Johnny Cash de se faire revisiter son « Folsom Prison Blues ». Si « From the Gutter » semble tout indiqué pour le club, c’est peut-être avec « House of Good Lovin’ », véritable bombe électronico-électrique que le nom de Black Strobe pourrait se lire à nouveau sur les lèvres. « Monkey Glands », en second sur la track list, est l’ingrédient dispensable de ce bouquet d’effluves qui colle à la peau. Quatorze titres défilent. « The Girl from the Bayou » clôture bien trop rapidement l’opus. Heureusement, il existe des dizaines de remix pour prolonger l’expérience.

Sur scène, Black Strobe donne le change avec Rebotini en maître de cérémonie aux manettes de son armada de machines, entouré de son groupe (Mathieu Zub, Benjamin Beaulieu, Mathys Dubois). Si le charisme de son leader n’est pas sans rappeler l’autre dandy électro Dave Gahan, c’est un Elvis électronique qu’il incarne ici. 

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