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Disques

Stanley Brinks & The Wave Pictures – Tequila Island

Retour sur le cinquième album de Stanley Brinks en compagnie de The Wave Pictures : parfait résumé de (plus de) vingt ans de carrière.

L’an passé, Clémence Freschard nous avait confié que ce “Tequila Island” était une très bonne cuvée, allant même jusqu’à dire que c’était son album préféré. Des albums de Stan avec les Wave Pictures ? Non, de tous. Oui, cela donne le vertige…
On ne souscrit pas totalement mais il y a du vrai. On plonge dans les albums d’André/Stanley toujours un peu de la même manière : on entre et on sort par du sublime, souvent mélancolique sur la fin, généralement le meilleur, on passe par des titres plus légers et des « singles » putatifs au milieu. C’est l’architecture habituelle, quasi immuable.
Allons droit au but, “Song of Siggi” tutoie les anges. On a souvent souligné comme la Grèce est une nouvelle source de jouvence pour Stanley, on s’y baigne avec délice (cf. “Apocalypso”). Ici, on retrouve la grâce et la légèreté de “Until It’s Found” sur l’indispensable “André Herman Düne Is the Keeper of the Park” (2005). C’est dire, pas besoin de faire un dessin.

On retrouve aussi les chansons d’amour à Clémence (“Living Without You”, “Like a Fool”), à la picole, deux ivresses tenaces (“Tequila Island”, “Sober in Barcelona”, “Vermut”, “Gin in Me”). Autre péché mignon, la “loureederie” tendance “Loaded” (“Like A Fool” et “Sober in Barcelona”) dans lesquels The Wave Picture excellent, ici en backing band de luxe, assez discrets, vraiment au service des chansons de Stanley et de la country nordique version Kaniks (“Like a Song” et “Gin in Me”).

Stanley le joyeux larron laisse exploser sa joie hispanophone dans “Sober in Barcelona” et la nôtre dans “Vermut” avec ponctuation de sax et chant en espagnol très chouettes (“Demasiado Vermut”).

Rien de nouveau, donc, c’est le problème (?) et c’est son charme. On est tellement dans une zone de confort qu’on a dû vérifier que c’étaient bien de nouveaux titres tant il nous semblait déjà les connaître par cœur.
C’est notamment le cas de “Four Times We Kissed”, tout simplement superbe, qui nous renvoie au crépuscule d’Herman Düne, version fraternelle, et aux magnifiques albums d’André qui ont suivi, pour moi, sommets indépassables (l’électro “The Album with the Bear” par exemple), peut-être surtout parce qu’ils sont parus pendant l’exil berlinois et que la présence d’André nous a terriblement manqué à ce moment-là. Mais on se fout des hiérarchies et des classements : André/Stanley est un long distance dancer comme il le chantait sur l’album suscité… Les disques se suivent, les voix et les voies changent, notre écoute aussi.

Tout de même, “Tequila Island” aurait pu (dû ?) trouver une parfaite conclusion avec ce “Four Times We Kissed” mais c’est “Little Irene” qui clôt finalement l’album. Et ça, c’est surprenant. On retrouve l’attrait des chansons liées à l’évocation d’une personne élevée au rang de personnage (toujours sur la piste Lou Reed) et un attrait pour les vieux prénoms (après Dorothy, etc.), un motif récurrent depuis le calypso. Toujours est-il que c’est une chouette idée de nous laisser sur un élégant tricotage de guitares et des entrelacs de cuivres jazzo-klezmer qui emportent la mise.
Soyons justes, “Tequila Island” est un des meilleurs, si ce n’est le meilleur de ces dernières années.

Avec l’aide de Johanna D, peu sobre à Barcelonetta.

Song of Siggi
Living Without You
Like a Fool
Underwater
Like a Song
Tequila Island
Sober in Barcelona
Vermut
Gin in Me
Four Times We Kissed
Little Irene

Tequila Island est sorti le 21 juin 2019 chez Fika Recordings.

One comment
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