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Track by track – “Coma artificiel” de Visage Pâle

C’est avec un premier EP que le Lausannois Visage Pâle, avatar de Lars-Martin Asler, s’est fait connaître. “Hollistic Love” permettait déjà d’entendre un univers singulier, qui va au-delà de l’imagerie qui rappelle forcément El Dia de Los Muertos. Son premier véritable album intitulé “Coma artificiel” est un bel aboutissement, et aussi le début de quelques chose de plus ambitieux, marqué par une période personnelle difficile pour Asler. On y trouve un goût pour les mélodies synthétiques qui font danser, un chant très assumé avec cette voix singulière, entre gravité et passages nettement plus aigus (quelque part entre François Marry de Frànçois and the Atlas Mountains et Isaac Delusion), et une atmosphère qui tire aussi bien vers la cold wave que vers une pop éthérée. “Coma artificiel” mérite qu’on l’écoute pleinement conscient, pour goûter au mieux ses subtilités : son auteur nous présente ces huit titres, à écouter un peu plus bas.

“Comme un appel”
Je parle de mon fameux coup de foudre, celui qui m’a touché en plein cœur, qui m’a laissé pantois. Puissant et totalement irrésistible. Paniqué par cette perte de contrôle, par l’idée de devoir me mettre à nu et de ne pas être à la hauteur, j’ai choisi de nier l’évidence. Mes sentiments, eux, sont restés inflexibles, revenant toujours au galop, comme un appel… « True love waits »

“Coma artificiel”
Un titre composé dans les soubresauts des wagons. Mon plus gros challenge sur ce morceau : épurer les textes pour garder le côté aéré de la musique. J’ai traversé une période sombre, chargée en émotions fortes, pendant laquelle j’ai énormément travaillé sur moi. Véritable exutoire, la musique m’a toujours permis d’avancer, et de sortir peu à peu de ce “coma artificiel”.

“La Mémoire et la Mer”
À mes yeux le plus beau texte jamais écrit par un artiste français. Première reprise à mon actif, ce morceau devait initialement paraitre sur une compile de reprises de Léo Ferré chez La Souterraine. Ayant travaillé plus longtemps que prévu sur ce titre avant qu’il me convienne, c’est sur mon album qu’il se retrouve et apporte une touche bien à lui. Sans avoir touché à la moindre virgule du texte de Léo Ferré, j’y ai apporté quelques changements dans la structure pour le moderniser quelque peu.

“Revolver”
Autobiographie d’un coup de foudre. Je reviens sur mon histoire d’amour passionnelle aussi fascinante qu’angoissante. Une bouillonnante intensité émotionnelle qui oscille entre désir obsessionnel, évidence, refus de lâcher prise et peur panique. L’amour fou. Le titre s’ouvre sur une rythmique simple mais efficace puis entre un clavier qui sonne très 80’s. Je trouve qu’il s’en dégage quelque chose de catchy, c’est pourquoi j’ai choisi ce titre comme single.

“Love 2000”
Ou comment faire compliqué quand on peut faire simple ! Dans ce morceau, je parle du moment où je quitte la femme dont je suis follement amoureux. Comme dans le refrain : « Je vole et file au volant d’un seul ciel, je pense à toi. Je fronce les cils au seuil des gratte-ciel, je pense à toi. » Je pense à elle tout le temps, je souffre de ne pas être avec elle mais je la fuis, par peur de la décevoir. A cette époque, pour moi l’amour est synonyme de perfection et je préfère y renoncer puisque je ne suis pas à la hauteur.

“Dans la nuit”
Le refrain dit : « Se perdre dans la nuit ». Je parle ici des nombreuses soirées passées en boite de nuit. Lorsque je pensais passer de bons moments alors qu’au fond j’étais perdu.

“Fade Out”
Au creux de ma dépression, j’ai compris qu’en se concentrant sur des pensées positives ou négatives, j’étais capable d’apporter des expériences positives ou négatives dans ma vie. J’ai réalisé qu’une pensée est une énergie et que grâce à elle, je pouvais par exemple influencer ma propre santé, mes relations, ma richesse, etc. Ce fut une découverte déterminante.

“Dent de laine”
Quand une soirée trop arrosée tourne au drame. Ça fait écho à ma période sauvage, lorsque je sortais énormément. J’ai pu éviter des drames de justesse et ce n’est que plus tard que j’ai compris qu’abuser de la nuit ne règle pas les problèmes. J’ai composé ce titre en 2015 à la guitare, et c’est quatre ans plus tard qu’il a réapparu comme pour laisser un testament de cette période de vie.

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