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Bilan 2020 – Les disparus de l’année

Ils nous ont quittés en 2020, certains victimes du Covid-19. Nous leur rendons un dernier hommage à travers quelques lignes ou des liens renvoyant vers les brèves et les nécrologies publiées au cours de l’année. En fin d’article, une playlist forcément très variée rassemble tous ces disparus, et bien d’autres.

Adam Schlesinger (Fountains of Wayne)

Florian Schneider (Kraftwerk)

En mai dernier, la musique électronique perdait l’un de ses plus grands ambassadeurs. Florian Schneider, en compagnie de son ami Ralf Hütter, avait créé Kraftwerk à la fin des années 60. Après trois albums en duo rassemblant de longues improvisations instrumentales, les Allemands (désormais quatre) vont s’imposer avec le succès d’“Autobahn” comme des pionniers d’un son nouveau, incarnant une alternative futuriste à la domination de la pop anglo-saxonne. Plaçant la technologie au cœur de son œuvre, Kraftwerk enchaîne les albums (“Radioactivity”, “Trans-Europe Express”, “The Man-Machine”…) dont l’influence se révélera incommensurable, de David Bowie (dont le morceau “V-2 Schneider” sur “Heroes” est un hommage évident à Florian) à la techno de Detroit en passant par toute l’électro-pop britannique du début des années 80 ou notre Jean-Michel Jarre national. Florian Schneider, qui aura toujours fui la presse et le music business, avait quitté le groupe en 2006, celui-ci continuant à se produire sur scène sans lui. Un cancer foudroyant l’a emporté à l’âge de 73 ans.

Christophe

Little Richard

Lorsque le 9 mai s’éteint à l’âge de 87 ans Little Richard, c’est davantage qu’une star mondiale du rock’n’roll qui s’en va. Little Richard a été l’étincelle qui a allumé le rock outre-Atlantique dans les fifties. Rebelle dans l’âme, décadent, il a influencé les plus grandes stars de la pop des années 60. Peu d’artistes peuvent se targuer d’avoir pour admirateurs les Beatles, les Stones, David Bowie ou encore Prince, qui ira jusqu’à imiter son look improbable et son maquillage. En 1964, il engage même dans son groupe un certain… Jimi Hendrix ! N’en jetez plus ! Little Richard était bien une influence majeure dans la musique moderne. De nombreux tubes lui survivront, dont le célèbre “Tutti Frutti” et son inimitable Wop bop aloobop alop bam boom.

Genesis P-Orridge (Throbbing Gristle, Psychic TV…)

Bill Rieflin (R.E.M., Ministry, King Crimson…)

Le 24 mars dernier, Bill Rieflin, batteur entre autres de R.E.M. dans les dernières années du groupe, nous quittait, victime d’un cancer. Sa disparition aura été à l’image de sa carrière, assez discrète. En 2005, votre serviteur [John Harrison, NDLR] avait eu l’occasion de l’interviewer en compagnie de Peter Buck. Le jeune padawan dans le journalisme que j’étais n’avait alors d’yeux que pour le guitariste de R.E.M. mais, à l’image de sa carrière de musicien, Bill Rieflin se montra aussi disponible qu’indispensable à cet entretien. Car c’est à de nombreux groupes, et souvent cité en tant que “musicien additionnel” (batterie, guitare, basse), que Bill Rieflin avait prêté main forte, dont King Crimson, KMFDM, Ministry, The Minus 5 ou Swans. Et bien sûr, R.E.M., en rade de batteur depuis le départ de Bill Berry, notamment pour assurer les tournées du chef-d’œuvre Up et l’enregistrement de Collapse Into Now, Accelerate ou encore Around the Sun. Bill Rieflin avait 59 ans.

Gabriel “Gabi” Delgado-López (DAF)

Dominic Sonic

Dominique Garreau, dit Dominic Sonic, né en 1964 à Dinan, commence à faire de la musique à l’adolescence, dans le groupe punk Kalashnikov. Il en gardera le goût de la vitesse, de la flamboyance rock’n’roll et des amplis poussés à 11. Son album “Cold Tears”, sorti en 1989 chez Crammed Discs, révèle un continuateur stylé des Stooges, des Saints et du rock garage, capable par ailleurs d’écrire des textes brillants en français. Le disque rencontre un joli petit succès qu’il ne concrétisera jamais vraiment, malgré une signature chez Barclay pour un deuxième album sans titre en 1991 puis “Les Leurres” en 1994. S’éloignant du music business, il continue néanmoins à enregistrer et à se produire sur scène, restant actif au sein de la scène rock rennaise. On aura ainsi aperçu ce garçon attachant et passionné comme roadie sur les concerts de reformation de Marquis de Sade. Ce foutu crabe nous l’a enlevé beaucoup trop tôt.

Ennio Morricone

Dave Greenfield (The Stranglers)

Derrière ses claviers, il fut un artisan discret mais décisif du son des Stranglers, formation assimilée au punk à ses débuts mais qui montra vite une palette beaucoup plus large. C’est déjà un musicien aguerri quand il rejoint Hugh Cornwell, Jean-Jacques Burnel et Jet Black, qui saisissent tout de suite ce qu’il peut apporter à leurs chansons. S’il composera peu, il cosignera toutefois l’un de leurs plus gros tubes (“Golden Brown” en 1982, avec son atypique rythme de valse et ses parties de clavecin) et apportera une touche instantanément reconnaissable aux morceaux du groupe, à la façon de Ray Manzarek avec les Doors. Finalement, compter un tel virtuose (d’abord influencé par le prog rock !) dans leurs rangs n’était sans doute pas la moindre des provocations des Stranglers.

Nathalie Réaux (Pagan Poetry)

Andrew Weatherall

Inconnu du grand public, Andrew Weatherall, décédé à 56 ans le 17 février des suites d’une embolie pulmonaire, a pourtant joué un rôle décisif dans l’évolution de la musique britannique (et, au-delà, mondiale) de ces trente dernières années. Dès l’adolescence, le garçon se passionne pour tous les genres (et les looks afférents) qui agitent simultanément ou successivement les rues et clubs de Londres, de la Northern soul au punk, du glam rock au disco, du rockabilly à l’acid house, du dub à la noisy pop. Pas étonnant, donc, qu’il devienne à la fin des années 80, comme DJ, remixeur et producteur, l’un des meilleurs entremetteurs entre le rock et les musiques électroniques, le plus fameux exemple restant le “Screamadelica” de Primal Scream dont il est l’un des maîtres d’œuvre. Inventeur avec les Sabres of Paradise ou Two Lone Swordsmen d’un son lourd et enfumé, il aurait pu facilement en faire son fond de commerce, mais l’homme était trop indépendant et passionné pour décliner les mêmes recettes ad nauseam. Histoire de ne jamais s’ennuyer, il aura préféré multiplier les projets pointus, disques, labels, soirées, festival annuel à Carcassonne, toujours avec style et sans trop se soucier de la reconnaissance – comme s’il savait que sa postérité était déjà assurée.

Harold Budd

Sans oublier : Manu Dibango, Juliette Gréco, Anne Sylvestre, Walter Lure (The Heartbreakers), Annie Cordy, Betty Wright, Bill Withers, Idir, Lee Konitz, Zizi Jeanmaire, Graeme Allwright, Spencer Davis (The Spencer Davis Group), Helen Reddy, Trini Lopez, Mory Kanté, Toots Hibbert (Toots and the Maytals), Moon Martin, Lucky Peterson, Rika Zaraï, Eddie Van Halen, John Prine, Pop Smoke, Krysztof Penderecki, Gary Peacock, Diana Rigg…

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