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Queen of the Meadow : « C’est un disque qui m’a coûté émotionnellement »

C’est un secret encore bien gardé : du cœur de Bordeaux sourd depuis quelques années une musique merveilleuse, pleine de beauté nue, de mystères et de sortilèges. Elle est l’œuvre de Queen of the Meadow, soit Helen Ferguson, qui écrit et chante, et Julien Pras, qui apporte aux compositions son jeu de guitare inventif et sa science sonore. Tout aussi beau que les deux précédents mais plus affirmé dans l’interprétation, d’une grande intensité, leur troisième album, “Survival of the Unfittest”, confirme leur place à part sur la petite scène folk made in France. Entretien au long cours avec un duo chaleureux et déterminé à suivre son propre chemin.


Le nouvel album a-t-il été enregistré « à la maison », comme les précédents ?
Helen : Presque intégralement, oui. La seule chose enregistrée ailleurs, ce sont les batteries sur “Honey” qui sont jouées par Pierre Marolleau du groupe Yes Basketball. Comme il habite Rennes, il l’a fait chez lui. Et le mastering a bien sûr été réalisé à l’extérieur. Mais sinon, tout l’album, depuis l’écriture jusqu’au mixage, a été fait ici. Je crois que j’ai encore un peu peur d’aller dans un studio (rires). Je suis très en confiance avec Julien, qui est extrêmement patient avec moi, il m’impressionne. Et pas qu’avec moi d’ailleurs, car j’ai assisté à quelques séances avec d’autres musiciens dans notre home studio, et il est toujours d’une grande bienveillance, surtout pour les prises de guitare… Car autant le chant, ça va, autant les parties de guitare, je dois souvent m’y reprendre à deux fois ! Et j’ai tendance à m’énerver assez vite quand je n’y arrive pas.
Julien : Il faut dire aussi que ces morceaux n’avaient pas encore été trop rodés…
Helen : Oui, à part “Honey” qui date de quelques années et qu’on avait déjà joué plusieurs fois sur scène. Mais j’ai toujours tendance à être pressée d’enregistrer.
Julien : Comme on a notre propre studio, ce n’est pas très grave si on ne maîtrise pas totalement les morceaux au départ. On peut se donner du temps d’essayer des choses…
Helen : … et de réfléchir, de laisser reposer. Pour certains titres, je n’avais pas toutes les idées d’arrangements dès le départ. Alors que si on avait dû enregistrer à l’extérieur, dans des délais très courts, il aurait fallu que tout soit prêt.

Tu parlais de la chanson “Honey”. Quand l’avez-vous jouée pour la première fois ?
Helen : En janvier 2019, lors d’un concert en appartement à Paris. J’avais écrit le morceau trois semaines plus tôt, il était vraiment tout frais. En fait j’étais impatiente de l’entendre avec la fin que j’avais imaginée, ces boucles de guitare jouées par Julien. J’en avais mis deux ou trois dans la démo, et Julien a construit par-dessus quelque chose de beaucoup plus ample.

Ce nouvel album semble justement un peu plus arrangé, orchestré que les précédents. Plus vigoureux et rythmé, aussi. Cela correspond à des envies particulières que tu avais ?
Helen : Généralement, je n’ai pas vraiment d’envies au départ.
Julien : Un petit peu quand même, pour celui-ci…
Helen : Oui, en fait, j’en avais une que je n’ai quasiment pas suivie (rires). Je voulais faire tout un album à la guitare électrique, et finalement ça ne concerne qu’un seul morceau.
Julien : Oui, je me souviens, tu voulais un son à la fois nerveux et atmosphérique, crunchy, avec un peu de reverb. Et en fait on a abandonné l’idée !

Y a-t-il des morceaux que vous avez finalement laissés de côté ?
Helen : Non, je ne compose pas beaucoup et je sais très vite quand un morceau va fonctionner pour moi. S’il est bon techniquement mais qu’il ne suscite pas d’émotions chez moi, qu’il ne me fait pas un petit truc spécial, je ne le garde pas. C’est tout simple, il faut que je sois émue par ma propre musique ! (rires) Après, cela m’est arrivé de revenir sur un morceau que j’avais laissé de côté et de le sauver. D’ailleurs, c’est souvent Julien qui m’y encourage. Sur l’album précédent, c’était “Fairytopia”, que je n’avais jamais enregistré ; pour celui-ci, c’est “La Louve”, un titre assez ancien.

« C’est tout simple, il faut que je sois émue par ma propre musique ! » (Helen)

Et qui, finalement, est le premier “single”, le premier extrait dévoilé.
Julien : Oui, c’était un choix de Jude, qui s’occupe de notre label Only Lovers.
Helen : J’étais assez étonnée, car je ne le trouve pas forcément représentatif de l’ensemble. Mais j’aime forcément cette chanson, sinon je ne l’aurais pas mise sur le disque !
Julien : Helen l’avait enregistré d’abord de façon assez sommaire, toute seule, sur son ordinateur, et cette démo était chouette. Elle l’avait juste postée sur Facebook.
Helen : Oui, c’était l’époque où je n’avais pas encore l’idée d’enregistrer des albums !
Julien : Comme la chanson évoque ses enfants, elle avait dû la publier à l’occasion d’un événement familial, à l’attention de ses proches. Puis elle n’y est pas revenue, et c’est moi qui lui ai rappelé que le morceau était vraiment bien et qu’il méritait sans doute d’entre réenregistré pour l’album !

Est-ce que vos autres projets musicaux respectifs – parallèles ou principaux selon les cas – ont eu un impact sur le son du nouvel album ?
Helen : Je pense que d’avoir joué et chanté sur scène avec The Last Detail m’a influencé pour un morceau du disque. Disons que les accords sont un peu plus majeurs que d’habitude ! (rires) Je crois qu’il y a des accords de septième mais je ne connais pas trop les termes… En tout cas, ça m’a forcé à apprendre des choses que je ne connaissais pas du tout car les compositions pop de Mehdi Zannad, ce n’était pas tout à fait mon univers au départ.
Julien : Le côté plus orchestré des arrangements, c’est souvent lié à ce que je fais avec mon trio Mars Red Sky [tendance rock stoner, NDLR] depuis quelques années, ou sur des enregistrements personnels que je n’ai pas encore sortis. C’est devenu une marotte, j’essaie plusieurs combinaisons différentes…
Helen : Gros travail sur les effets ! (rires)
Julien : Par exemple, je vais faire une prise de guitare en passant par plusieurs canaux en même temps. Elle sort à la fois sans effets, avec une série d’effets gauche et droite, et puis avec divers sons de pédales. Sur des morceaux comme “The King and the Hoe” ou “Pride”, on entend une basse, et par-dessus divers effets donnant l’impression qu’on a ajouté d’autres instruments comme des claviers… En fait, tout provient de la même prise. J’equalize la basse pour que les basses ressortent, et tout ce qui est aigu passe dans des octavers et des effets qui simulent un son de mellotron, de la reverb, etc. A l’arrivée, les différents signaux sont séparés et peu reconnaissables. C’est quelque chose qui rend bien, et qui m’obsède depuis longtemps. J’adore My Bloody Valentine et je me demande comme Kevin Shields réussit à obtenir un son pareil avec une seule guitare.
Helen : C’est vrai que tu as passé beaucoup de temps à chercher les bonnes combinaisons de pédales pour obtenir le son que tu voulais. Je me souviens d’une fois où tu avais éteint la lumière dans la pièce en laissant tout l’équipement allumé, on aurait dit une station spatiale avec toutes ces diodes !

Vous espérez pouvoir rendre tout cela sur scène ?
Helen : C’est là que ça se complique un petit peu ! Les deux formules, acoustique en solo ou duo et électrique en trio, fonctionnent, mais le rendu n’est bien sûr pas le même. “The King and the Hoe”, ce n’est pas la même chose sans bassiste ni batteur.
Julien : En version électrique, je passe à la basse sur la plupart des nouveaux morceaux.
Helen : En tout cas, on veut être en mesure de proposer l’une ou l’autre formule selon les circonstances.

Helen, tu sembles t’affirmer davantage sur ce disque. Après ta récente participation à divers projets (The Last Detail, donc, l’album d’Olivier Rocabois, etc.), te sens-tu plus légitime ?
Helen : Oui, bien sûr, et c’est très important pour moi qui ai encore du mal à me présenter en tant qu’artiste, musicienne. Tout ça me fait un peu peur, mais j’en suis à mon troisième album, donc je dois quand même l’être !
Julien : J’imagine que ça doit être un peu étrange pour toi qui as côtoyé pendant des années des musiciens mais en pratiquant très peu la musique toi-même. Et puis tu as fini par franchir le pas.
Helen : Beaucoup croient que vu mon âge, j’ai une longue pratique instrumentale derrière moi, mais je tombe souvent sur des adolescents qui jouent de la guitare depuis plus longtemps que moi ! (rires) Après, le côté plus affirmé vient des morceaux eux-mêmes, c’est un disque qui m’a coûté émotionnellement. Je me sentais le courage d’aborder certains sujets… et en fait ça a été difficile. Pour ce qui est de la scène, là aussi j’ai un peu moins la trouille, à force de jouer devant un public.
Julien : J’ai un regard un peu extérieur car c’est Helen qui compose les chansons, et j’ai moi aussi l’impression d’une progression d’un album à l’autre. C’est difficile à quantifier et à définir, mais disons que le nouveau me semble plus solide, que tu y sembles plus sûre de toi. Les morceaux sont naturellement plus forts, intenses.

Est-il plus facile pour toi d’exprimer des émotions puissantes et complexes en anglais, une langue que tu maîtrises aussi bien que le français mais qui instaure une certaine distance ?
Helen : C’est ma langue paternelle. Le français reste ma langue maternelle et je pourrais l’utiliser. Mais l’anglais me permet sans doute de moins me dévoiler face à un public francophone. Ça peut être différent à l’étranger. Quand j’ai joué en Hollande, des spectateurs m’ont dit après le concert qu’ils appréciaient mes textes. Je me suis dit : « Mince, ici ils comprennent tout ! » (rires) Et finalement, j’étais contente de jouer devant un public qui comprend mes paroles car elles sont très importantes pour moi, j’y porte beaucoup d’attention. Plus largement, l’anglais reste une langue qui me passionne et j’aime jouer avec ses sonorités. C’est très ludique pour moi. Il y a des gens qui écrivent très bien en français, ce n’est pas mon cas ! Et puis l’anglais se prête sans doute mieux au genre de musique que je fais, même s’il y a de plus en plus d’exemples d’artistes qui chantent du folk ou de l’americana en français, qui sont à l’aise avec ça. Je dois reconnaître que je n’ai pas de lien très forts avec la chanson française. J’ai été éduqué musicalement par mon père, et c’était presque uniquement des artistes anglophones.
Julien : Quand tu as passé une bonne partie de sa vie à écouter de la musique anglo-saxonne, qu’elle te procure beaucoup d’émotions, qu’elle reste liée à des expériences adolescentes, il est logique que tu choisisses l’anglais au moment où tu cherches à ton tour à exprimer tes propres émotions par la musique.
Helen : Oui, ça paraît naturel, évident. Et puis c’est une langue universelle.

« J’ai rencontré beaucoup de gens qui se sentent en décalage, qui m’ont énormément touchée, et qui sont présents dans ce disque » (Helen)

Comment expliquer le titre, “Survival on the Unfittest” ?
Helen : Certains pensent que le disque est une sorte de traité sociologique, mais c’est juste l’expression qui m’a plu. “Survival of the Fittest”, c’est en gros la théorie de Darwin, la sélection naturelle. Je l’ai inversée en inventant le mot “unfittest”, qui grammaticalement n’est pas correct : on ne peut pas ajouter le suffixe superlatif “-est” à un mot de deux syllabes. Il peut m’arriver d’inventer des mots, je ne me mets pas de barrières. “Survival on the Unfittest”, c’est l’idée que certains ont beaucoup plus de mal que d’autres à s’adapter à un monde qui bouge beaucoup, qui va très vite. C’est un peu mon cas : j’ai l’impression qu’un train est passé en 2000 – voire à la fin des années 90 – et que je l’ai raté ! Sur les réseaux sociaux, par exemple, beaucoup de choses sont censées êtres intuitives mais elle ne le sont pas vraiment pour moi. Je n’y arrive pas, ça m’énerve… Une amie m’a expliqué que pour publier un post sur Facebook, il fallait que j’aille sur ma page « en tant que moi-même ». Une phrase hautement improbable ! (rires) Enfin, pour en revenir au titre, peut-être que si on est complètement “fit” dans ce monde, qu’on est d’accord et à l’aise avec tout, c’est un peu flippant… J’ai rencontré beaucoup de gens qui se sentent en décalage, qui m’ont énormément touchée, et qui sont présents dans ce disque. Je trouvais que le titre représentait bien ça. Ce n’est jamais évident de trouver un titre qui représente la dizaine de chansons d’un album.

En regardant les titres des morceaux, on a l’impression d’une galerie de portraits féminins. Décrirais-tu ainsi l’album ?
Helen : Il y a de ça en effet, mais je m’en suis aperçu au moment où je terminais l’album. Au départ, je ne pensais pas qu’il y avait tellement de liens entre les morceaux, je les trouvais assez différents. Finalement, je me suis rendu compte qu’il y en avait beaucoup ! Notamment ces portraits féminins. Une autre chose flagrante, c’est que les chansons sont plus tournées vers les autres qu’avant. Il y a toujours de l’introspection, quand même, et je pars d’expériences personnelles et intimes, mais je m’adresse à d’autres gens – des femmes surtout –, et ça c’est nouveau. En fait, c’est quand j’ai discerné cette thématique féminine que j’ai décidé d’ajouter à la fin de l’album le morceau “Modesta”, qui n’était pas prévu au départ. C’est un petit morceau folk tout simple, je l’appelle un “postlude”. Je trouve qu’il clôturait bien ce disque très féminin… et peut-être aussi féministe, même si le décrire ainsi me paraîtrait trop réducteur. Bien sûr, sur un morceau comme “Princess Pride”, il y a une affirmation comme femme et artiste féminine. “Je suis là, vous allez m’écouter !” (rires)

Peux-tu nous parler de la très belle pochette, un portrait de toi en pied et dédoublé ?
Helen : L’inspiration vient de la couverture d’une biographie très fouillée en anglais de Lucia Joyce, la fille de James Joyce et Nora Barnacle, écrite par Carol Loeb Shloss. Elle aussi, c’était une sacrée “unfittest” ! Déjà, être la fille de James Joyce, ça ne devait pas être facile… Son histoire faisait écho aux thèmes développés dans l’album. Elle voulait être danseuse, ça n’a pas trop marché, elle a été hospitalisée à 30 ans et a passé le reste de sa vie dans des instituts psychiatriques car elle était considérée comme schizophrène, et aussi sans doute parce qu’elle dérangeait. Son père est resté très attaché à elle mais il n’a pas pu la revoir à cause de la guerre [il est mort en 1941, NDLR]. Elle a été en quelque sorte mise à l’écart pour ne pas perturber le génie de son père – pas par lui mais par son entourage, notamment la mécène de James Joyce. Bref, je me suis beaucoup attachée à cette personne.

Concernant la photo, je ne voulais pas la reproduire, plutôt la faire mienne. En voyant une série de photos au collodion humide réalisées par Pierre Wetzel où les figures étaient dédoublées, j’ai eu envie de travailler avec lui en reprenant cette idée, qui apportait du mouvement à l’image. Ça me permettait aussi d’exprimer des sentiments contradictoires, un côté oxymore qui est toujours très présent dans ma musique. Je peux avoir un texte très triste sur une musique qui ne l’est pas. Là, il y a une pose un peu guerrière, prête à en découdre : on a l’impression que je vais partir en courant, mais de façon déterminée. Sur l’autre pose, je parais au contraire sur le point de fuir, je suis beaucoup plus évanescente, avec un désir d’évasion. C’est à la fois la timide et l’affirmée.

Le danse est également présente dans tes clips. C’est quelque chose d’important dans ta vie ?
Helen : En réalité, je déteste le danse !
Julien : Tu détestes danser toi-même, mais pas la danse en général…
Helen : Oui, bien sûr, il y a des gens qui font ça très bien et c’est très beau. Sans parler du personnage de Lucia Joyce… Mais moi, je ne me sens pas à l’aise. Dans le clip précédent, pour la chanson “Empty Room”, il y avait déjà un désir de me faire violence et d’aller contre ma nature. Comme quand je suis sur scène, au fond, où je dois surmonter ma timidité. Je me disais : « Je ne sais pas danser mais j’y vais quand même ». Et j’y allais en culotte, en plus ! (rires)
Julien : Tu avais vu pour la première fois un spectacle de danse, dans lequel apparaissait notamment Clarisse, et ça t’avait beaucoup impressionnée. Et peu après, tu m’a dit que tu avais une idée pour le clip…
Helen : Je voulais danser avec cette femme, Clarisse, que je ne connaissais pas du tout mais qui dégageait une grande puissance sur scène. Elle est prof de danse à Bègles, je l’ai retrouvée facilement.

La scène bordelaise, aujourd’hui très diverse, semble s’être beaucoup professionnalisée ces dernières années. Toi-même, c’est quelque chose qui te tente ?
Helen : Pas vraiment. Par exemple, on m’avait encouragée à faire une demande pour le Chantier des Francos… Quel soulagement quand on n’a pas été pris ! J’ai peut-être encore du mal à m’affirmer, mais je n’aime pas trop qu’on me dise ce que je dois faire. Je détesterais un label qui me demanderait de changer des choses. De ce point de vue, c’est super de travailler avec Jude et Only Lovers, je n’ai pas à faire de compromis.
Julien : Aujourd’hui, certains composent des chansons en fonction des algorithmes : il ne faut pas faire un intro trop longue sinon les gens vont zapper, etc. Ça a un effet délétère sur la qualité. Evidemment, il y a toujours des scènes underground qui s’en foutent, mais au niveau de la musique mainstream, c’est flippant. On sent que c’est calibré pour entrer dans une playlist ou décrocher une synchro de pub, être sur TikTok…

« Aujourd’hui, certains composent des chansons en fonction des algorithmes. Ça a un effet délétère sur la qualité. » (Julien)

Helen : J’avoue que le côté « artiste entrepreneur », à l’aise pour vendre sa musique sur les réseaux sociaux, ce n’est pas trop mon truc. C’est vrai qu’outre Queen of the Meadow, qui ne me fera jamais vivre, je pourrais essayer de collaborer avec d’autres groupes, développer l’action culturelle, ce genre de choses… Ne travailler que dans la musique en étant intermittente. Mais je ne suis pas sûre d’en avoir envie, d’autant que mon métier d’enseignante que je pratique à mi-temps me satisfait pleinement. Avec ses chansons, on pose ses tripes sur la table et on les présente au monde entier, même si dans mon cas c’est à une petite échelle. C’est quand même éprouvant, et c’est dur pour tout le monde quand ça ne marche pas. Ce n’est pas facile, comme métier. Je n’y pense pas du tout quand j’écris, mais quand le disque sort, c’est très angoissant. Après, quand Christophe Conte, François Gorin ou d’autres personnes très mélomanes et écoutant beaucoup de disques écrivent que ma musique les touche, je sens que ma légitimité est validée.

Entretien réalisé par Vincent Arquillière et Mickaël Choisi. Photo signée Audrey Chapelet.


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