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Sea Power – Everything was Forever

Cinq ans après son dernier effort, British Sea Power a certes perdu son « British » pour éviter d’être affilié aux nationalistes xénophobes, mais n’a rien perdu en revanche de sa capacité à tailler des hymnes endiablés et des ballades touchantes. Sea Power n’a peut-être pas le talent de ses confrères canadiens d’Arcade Fire, mais avec ce “Everything Was Forever”, le groupe anglais porte tout de même fièrement l’étendard du rock enlevé.

Malgré un début de carrière sur les chapeaux de roues à l’aube des années 2000, notamment avec le mal-nommé “The Decline of British Sea Power” suivi du très réussi “Open Range”, nous avions il faut l’avouer un peu perdu de vue le groupe anglais. Pourtant, British ou pas, Sea Power garde ce petit quelque chose de différent dans le paysage rock anglais, dans sa capacité à enflammer la scène et à nous faire lever le poing même assis dans notre canapé. C’est donc avec plaisir que nous découvrons ce “Everything Was Forever” qui s’ouvre sur une sorte de dream pop shoegaze à la Beach House, un style que l’on retrouvera notamment en fin de parcours sur “Lakeland Echo”. Superbe mais presque trop gentil…

La touche Sea Power qui nous a tant remués il y a vingt ans déjà se retrouve dès le deuxième morceau, “Transmitter” : un hymne rock avec sa basse en excès de vitesse, ses breaks et ses guitares noise. Dans la foulée, le groupe signe un de ses plus beaux tubes avec “Two Fingers”, rempli de grandes envolées qu’on imagine reprises par un stade sans toutefois tomber dans l’emphase. Difficile de savoir si ces deux doigts désignent le « V » de la victoire ou le fuck off britannique, mais on adhère.

On adhère peut-être un tout petit moins sur “Doppelgänger” ou sur “Green Goddess” au son un peu trop mainstream pour ne pas dire Coldplay… En revanche, le joli titre “Fire Escape in the Sea”, ballade aux notes sautillantes et aux cuivres lointains, et “Folly”, ultra-référencé certes mais tellement accrocheur avec ses rythmes surannés, ses chœurs et ses claviers, séduisent sans trop de difficulté.

Heureux de se retrouver, de nous retrouver, Sea Power semble essayer d’exorciser les démons qui frappent l’Angleterre (et le monde) depuis quelques années, notamment sur le final “We Only Want to Make You Happy”. C’est réussi.

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