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Track by track – “Waiting for the Cricket Choir” de Sol Hess

Lieu paisible et gracieux où l’on aime revenir, “Waiting for the Cricket Choir” de Sol Hess se range parmi les disques qui auront la vie longue. A quoi tient ici la beauté ? A quelques arpèges de guitare classique, un chant à valeur de prière, une économie de mots et d’orchestrations. Huit titres d’un folk intime qui embarquent l’auditeur dans les tumultes de la ville et de la modernité, tandis que le chanteur aspire à l’apaisement que procure le repli et le contact avec la nature. Sur un tempo contemplatif, l’anglophone Sol Hess nous offre ce qui est d’ores et déjà l’un des grands disques de l’année. Il revient ici sur chacune de ses chansons.


« C’est le premier titre que j’ai écrit pour ce nouveau disque, dans la foulée de la sortie de mon premier album solo, The Missing View en 2021. Il m’est arrivé de me dire que le narrateur de cette chanson pourrait être un musicien en tournée, qui souffre de la sensation d’être loin de celles et ceux qu’il aime. A l’instar de Street Lights, elle a été enregistrée bien avant les autres, et est restée cachée au fond de mon ordinateur pendant au moins deux ans. Il me semble que ces deux chansons ont insufflé un certain rapport à la lumière et à l’espace au reste de l’album. »


« Une chanson d’amour mélancolique et lumineuse, qui contient un de mes moments préférés du disque, avec cette seconde guitare qui vient doucement s’ajouter à la première au tiers du morceau. Lorsque j’ai démarré l’écriture de ces chansons, j’ai d’abord cru que j’allais inviter tous mes amis à jouer dessus. Mais très vite s’est imposée l’idée que c’était un disque solitaire et dépouillé – j’ai donc cherché à l’arranger seul, de la façon la plus discrète possible. »


« Cette Sorrowful Tune (chanson de chagrin) a pour moi quelque chose d’un clair-obscur, et est assez essentielle quant aux changements de lumière du disque. Je crois que c’est pour cette raison que je l’ai enregistrée à la guitare électrique – à la différence des autres qui sont jouées à la guitare classique. Je voulais qu’il y ait quelque chose dans le son et les résonances qui puisse donner la sensation d’un jeu d’ombres et de lumières, et ouvrir un nouvel espace au sein de l’album. »


« J’ai toujours adoré l’idée de raconter des histoires, car j’adore qu’on m’en raconte. Sur ce morceau instrumental, enregistré les fenêtres de ma chambre grandes ouvertes, j’avais au départ ajouté une voix off. Mais je me suis vite rendu compte qu’il fallait parfois savoir se taire pour laisser l’histoire se raconter toute seule. »


« Je voulais écrire un morceau de musique baroque. J’essaie souvent d’avoir une image visuelle d’un lieu pour me guider dans l’arrangement et l’interprétation de mes chansons. Là, ça se passe dans une abbaye avec de la poussière qui flotte dans la lumière. Faute d’église, il a été enregistré dans un petit studio d’une pension pour chats. »


« J’ai voulu écrire un disque qui soit à l’image de ma vie à la campagne, mais paradoxalement il ne cesse de parler de la ville, de ses rues, de ses trottoirs… et de ses fantômes. Je n’ai plus envie de vivre en ville, mais je continue pourtant à l’aimer. Je voulais qu’on ait la sensation en écoutant cette chanson de trouver un coin de trottoir où perce le soleil en hiver. »


« J’adore l’idée qu’on puisse par le biais d’une chanson dresser quelque chose de l’ordre d’une dramaturgie palpable avec une économie de moyens absolue, et ce en très peu de temps. Je voulais réaliser des films, et pour finir, j’ai fait de la musique. Je crois que Poor Christopher est la chanson la plus narrative, au sens premier du terme, du disque. »


« L’album se termine la nuit, avec une histoire d’âmes errantes au travers des temps qui se sont promis de se retrouver à un endroit précis. Là, au sein de la nuit, au milieu des grillons de mon jardin. »



Photo : Kami Aboutlightandmen

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