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Death Cab for Cutie – Interview

DEATH CAB FOR CUTIE

Death Cab for CutieComme il n’y a pas tant de groupes américains dont les albums ne soient pas vraiment distribués en France (à part le dernier, soyons justes) capables de remplir le Glaz’Art un lundi soir, cela valait le coup de poser quelques questions au groupe. Un accident porte de Vincennes qui nous retarde, un Ben Gibbard déjà en pleine concentration, c’est donc Chris Walla qui nous répond après s’être enthousiasmé pour la version de « Let’s Dance » présente sur le dernier album de Matt Ward que diffusent les Chevaliers Plaisir avant le concert de Pokett.

Hmmm, elle est cool cette reprise de David Bowie…

Salut, donc toi tu es Chris, tu joues du clavier et tu produis…
Oui, c’est ça, je joue de la guitare aussi.

C’est votre premier concert en France ?
Oui, nous avons déjà joué en Angleterre et en Espagne.

« Transatlanticism » est votre premier album à être correctement distribué en France ?
Oui, enfin, il n’est pas encore vraiment distribué, mais nous avons un distributeur. C’est cool qu’il y ait autant de monde ce soir…

Ca illustre un peu la façon dont vous avez acquis un public : le bouche à oreille, sur internet…
Oui, ce soir, ça ressemble un peu à nos concerts aux Etats-Unis il y a deux ans et demi. Les gens se pointent aux concerts par curiosité, pour entendre ce qu’on fait. C’est génial.

Aux Etats-Unis, vous vous êtes bâtis une audience par ce bouche à oreille mais aussi en tournant beaucoup, il semblerait que vous adoriez ça non ?
Oui, nous avons tourné deux mois cet automne, nous partons au Japon une semaine, ensuite nous reprenons une tournée américaine en rentrant, oui nous aimons tourner !

Vous n’aimez pas Seattle pour vous en éloigner autant ?
Si si !! nous adorons Seattle, j’aime être à la maison. Mais l’année de sortie d’un disque, ça fait partie du contrat, il faut être loin de chez soi la plupart du temps. Fin 2004, on se rendra compte qu’on a passé six mois loin de Seattle. Mais ça nous convient, c’est notre boulot. Nous avons travaillé dur sur le disque, donc il faut aller le défendre.

Vous avez changé vos méthodes de travail pour ce nouvel album ?
Pas vraiment, c’est toujours à peu près le même processus, Ben arrive avec ses démos, nous les écoutons, les déconstruisons puis les reconstruisons. C’est plus ouvert maintenant, nous collaborons beaucoup plus maintenant, nous nous investissons tous les quatre.

Tu as joué aussi avec the Postal Service sur scène ?
J’ai fait un seul concert avec eux, en fait.

Tu penses que jouer avec d’autres personnes a pu avoir une influence sur votre façon de travailler au sein du groupe ?
Je pense qu’il est très bénéfique de collaborer avec d’autres personnes, ça a influencé Death Cab For Cutie, assurément. D’un côté, on ne peut pas s’impliquer dans trop de projets à la fois, mais de l’autre côté, travailler toujours avec les mêmes gens, avec lesquels tu te sens à l’aise, c’est prendre le risque que les choses deviennent vraiment statiques. Ben a travaillé avec the Postal Service, j’ai enregistré et produit pas mal de groupes, Nicholas a écrit un scénario, Jason a joué dans plein d’autres groupes. Nous revenons à Death Cab For Cutie avec tout ce que l’on a appris de nos autres expériences.

Tu es producteur toi-même et tu produis donc les albums du groupe, mais vous n’avez jamais envisagé de faire appel à un autre producteur ?
Si, nous l’avons envisagé. C’est quelque chose que nous aimerions faire à un moment ou à un autre. Mais à chaque fois que nous commençons à enregistrer un disque, on se dit « allez, encore un que je vais produire, juste un de plus ». C’est comme le jeu, je suis addict (rires). Et je produirais le prochain, c’est clair. Il y a des tâches que je veux confier à quelqu’un d’autre, un assistant, pour pouvoir me concentrer sur les chansons et le son. J’aimerais bien confier le mixage à d’autres, aussi. Cela dit, depuis que nous avons fini « Transatlanticism », j’ai enregistré trois albums et demi avec d’autres groupes et j’ai beaucoup appris.

Avec quels groupes as-tu travaillé récemment ?
J’ai fait un disque avec un groupe de Portland nommé Kind of Like Spitting, pour un autre groupe de Portland, the Thermals, dont le disque va sortir chez Sub Pop en mai et qui est phénoménal, et j’ai presque fini de travailler sur le nouveau Nada Surf.

Tu peux me parler un peu de Seattle ? Pour nous Français, Seattle c’est le grunge et Microsoft…
Oui, les deux existent vraiment (rires). Aujourd’hui, il y a une communauté qui vibre à Seattle, une scène vraiment forte. C’est une ville assez isolée, en fait. Portland est seulement à trois heures de route, mais la ville suivante est San Francisco, à treize heures de route ! A part Seattle et Portland, il n’y a pas d’autres villes dans le coin, à part Vancouver au Canada, mais depuis le 11 septembre, la frontière est infranchissable. Donc la scène qui s’est développée à Seattle s’est développée de manière très indépendante de ce qui se passait dans le reste du pays. La deuxième chose avec Seattle, c’est que tout les gens qui se sont enrichis pendant les années du grunge ont réinvesti leur argent dans la musique à Seattle, au lieu de s’acheter une grande baraque et une bagnole. L’ingénieur du son de Soundgarden a monté un studio, et c’est l’un des meilleurs de la ville. Pareil pour un gars de Pearl Jam. Il y a énormément de studios à Seattle, c’est l’une des villes les moins chères qu’on puisse trouver pour enregistrer. Il y a de plein de clubs, de tailles différentes. Aucun groupe en tournée n’omet de passer par Seattle, même s’il leur faut faire un gros détour !

Des années grunge, on garde l’image d’une ville plutôt sombre, triste…
Hmmm… C’est gris… Mais je trouve Londres beaucoup plus grise que Seattle ! Il ne pleut pas tant que ça. La ville est plutôt grise tout l’hiver, mais les étés sont splendides, jamais trop chaud, et il y a du soleil. Et je ne trouve pas cette ville trop déprimante, mais j’y ai vécu toute ma vie, j’y suis né, j’y ai grandi…

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