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Disques

Idaho – Alas

IDAHO – Alas
(Buzz Records/Import)

IDAHO - AlasSoyons brefs : ce disque est fabuleux.
Dommage, ce ne sera qu’un album de plus d’Idaho qui passe dans l’indiffŽrence quasi gŽnŽrale.
Idaho n’en finit pourtant pas d’aligner des morceaux de génie, promenés de labels en labels (cette fois-ci sur Buzz Records), mais toujours en vie grâce à l’obstination de Jeff Martin et à ses quelques économies, toujours aidé par Dan Seta depuis "This Way Out". Visiblement, ces gens se contrefoutent des modes, du post rock ou autres considérations sur la nécessité d’évoluer. Ils continuent tranquillement à creuser leur sillon. Inutile de s’aventurer au petit jeu des comparaisons, cette musique est trop personnelle. Jeff Martin a digéré les découvertes faites sur "Three Sheets To The Wind", notamment les rythmiques brisées et les mélodies vagabondes, avec cette impression qu’il improvise totalement. Il a également réintroduit des pincées de "Year After Year", ces magnifiques larsens en fond sonore, la guitare à 4 cordes et les morceaux linéaires. Et ce son si caractéristique. Quand rendra-t-on justice à Idaho pour leur son, pour cette extraordinaire capacité à faire sonner deux notes pour installer une ambiance ? La sublime voix de Jeff Martin est à la limite de l’extinction, de plus en plus traîante et étirée, comme frôlant le silence : "Feel too good now to bring a voice in to break the silence" ("You’ll Get To The Bottom Of This", magnifique ballade nonchalante). Il se risque même à murmurer sur le presque ambient "Scrawny", et à doubler sa voix de celle de Melissa Auf Der Maur, qui apporte ici sa contribution discrète mais du plus bel effet (la petite berceuse cachée à la fin de "Leaves Upon The Water").
A l’écoute de ce disque, une impression étrange : les chansons sont toujours empreintes d’une mélancolie de fin d’après-midi, mais l’ensemble dégage une relative sérénité, à l’image d’ "Only in the Desert", presque guilleret, avec ses clochettes et son clavier digne d’ "In Between Days". Comme si Jeff Martin se résignait, n’avait plus rien à prouver. Spectateur de sa propre vie, se parlant à lui-même : "There was no reason to run but you ran, Only it turns out you ran the wrong way" ("Run But You Ran").
De la musique comme catharsis. Ou plutôt, de la musique comme journal intime. "Help you see the light that was always there" ("Tensile"). Voir la lumière, c’est exactement ça.

Loik

A lire également, sur Idaho :
la chronique de la réédition de « Alas et The Forbidden EP » (2008)
la chronique de « The Lone Gunman » (2005)
l’interview (2002)
la chronique de « Levitate » (2001)
l’interview (2001)
la chronique de « Hearts of Palm » (2000)

Jump Up
Tensile
You’ll Get To The Bottom Of This
Scrawny
Only The Desert
Run but You Ran
Clouded
Yesterday’s Unwinding
Leaves Upon The Water

 

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