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Festivals

Images, paroles et musiques au Fifib 2016

On se rend chaque année avec bonheur au Fifib, le Festival international du film indépendant de Bordeaux, manifestation ouverte sur le monde mais au fort ancrage local. Si l’on en parle ici, c’est parce que la musique, sous quelque forme que ce soit, y occupe toujours une place importante. Passage en revue de l’essentiel à travers quelques noms, et bien sûr quelques vidéos.

affiche 

Mikhaël Hers

Après avoir remporté le Grand Prix du jury au Fifib 2015 avec “Ce sentiment de l’été”, film tourné entre Paris, Annecy, Berlin et New York, et dans lequel on voyait notamment Mac DeMarco sur scène, le réalisateur découvert il y a neuf ans avec son moyen métrage sur fond d’indie pop “Primrose Hill” est cette année juré, aux côtés entre autres d’Oxmo Puccino. Il a aussi, comme le veut la coutume, réalisé la bande-annonce du festival cette année, sur un morceau joliment planant d’André Popp, “Ophélia”.

Olivier Assayas

Parrain du Fifib, le cinéaste s’est vu confier une carte blanche, à travers laquelle transparaît de façon évidente sa passion pour le rock (qu’il partage bien sûr avec son frère Michka). Marqué à vie par le punk et la new wave, d’abord critique de cinéma, il a commencé sa carrière avec un clip fameux pour le “Rectangle” de Jacno, tourné à la Maison de la radio, un court métrage avec Elli Medeiros, et un petit film sur Winstong Tong en studio, dans lequel Jah Wobble et Alan Rankine sont interviewés par David Tibet (!).

Son premier long, “Désordre” (1986), suit l’itinéraire tourmenté d’un jeune groupe. Une séquence live avec les Woodentops passe à la postérité, mais elle était en fait prévue avec les Jesus and Mary Chain (on pense à “Blow-up” avec les Yardbirds dans une scène similaire, alors qu’Antonioni avait envisagé au départ les Who ou le Velvet…). Etienne Daho, déjà très populaire, fait aussi une petite apparition.
On ne verra rien de tout ça au Fifib, mais Assayas a fait comme on pouvait s’y attendre une belle sélection, avec notamment les mythiques “The Blank Generation” d’Amos Poe et Ivan Král, document brut sur la scène du CBGB, et “Rude Boy” , docu-fiction de Jack Hazan et David Mingay sur les Clash, avec de nombreuses images de leur tournée de 1978.

Yuksek, Danger, Polo & Pan, De La Montagne, AZF

De l’électro, en live ou en DJ set, pour ouvrir et clôturer le festival. Pour l’Opening night le jeudi 13 octobre à 19h au Rocher de Palmer, c’est Yuksek (aux platines) et Danger (en live machines) qui se produiront après la projection en avant-première du nouveau film de et avec Edouard Baer (qui sera là), “Ouvert la nuit”. Si l’on ne présente plus le premier, le second, né en 1984 à Saint-Chamond, est resté plus underground malgré une petite dizaine d’années d’activité – il est vrai qu’il porte un masque sur scène, pratique somme toute assez courante dans les musiques électroniques. Graphiste très versé dans le culture geek, Franck Rivoire (de son vrai nom) signe des tracks aux ambiances cinématographiques, qui devraient rassembler sur le dancefloor les fans de John Carpenter que ceux de Justice. On prend ses places ici.

Pour la clôture au Village Mably, les platines seront tenues par le duo parisien Polo & Pan. Leurs EP naviguant entre exotica, easy listening, musiques du monde et electro downtempo, on peut s’attendre à un mix inclassable et bon esprit, d’autant que l’entrée est gratuite.

Enfin, le samedi 15 octobre, toujours au Village Mably, on pourra écouter De La Montagne, autre duo originaire de Lyon, dont l’électro-pop légère rappelle à la fois une certaine scène française (Cléa Vincent, The Pirouettes, Pendentif…), les délires sur claviers cheap de Dan Deacon, et l’esprit new-yorkais early 80’s de Tom Tom Club. On espéra qu’ils découvriront la gastronomie locale, eux qui déclarent dans une interview se nourrir de junk-food quand ils sont en studio… Suivra la techno classée Seveso d’AZF, avant éventuellement la poursuite de la soirée ailleurs.

Hamé et Ekoué (La Rumeur)

Après leur série musicale “De l’encre”, Hamé et Ekoué, les rappeurs de La Rumeur, passent au long métrage avec “Les Derniers Parisiens”, ou l’affrontement de deux frères au cœur de Pigalle, avec Reda Kateb, Slimane Dazi (des hommes, des vrais) et Mélanie Laurent. Avant-première très attendue, d’autant que le film ne sortira qu’en février prochain. Hamé joindra aussi ses forces avec Demon, figure de la French Touch, producteur de plusieurs des titres de La Rumeur et compsiteur de la musique du film, pour un DJ set autour de leur univers. Tout cela aura lieu le dimanche 16.

Guillaume Fédou

Chanteur, musicien (sa compilation « Nouvelle Fidélité vol.1 » a été chroniquée), romancier, journaliste, documentariste, il fut un “slasheur” avant que le terme ne soit à la mode dans trois arrondissements parisiens. Installé depuis quelques années à Bordeaux, la ville dont il est originaire, après avoir longtemps vécu dans la capitale (où il a côtoyé les pionniers de la French Touch), Guillaume Fédou présentera aux Nuits du Fifib “Touche française”, coréalisé avec Jean-François Tatin. Une série de douze courts épisodes produits pour Arte, chacun centré sur un morceau emblématique de la scène électronique française de 1996 à 2008. La bande-son est signée Christophe Chassol et le commentaire est dit par Maud Geffray, de Scratch Massive. Projection le vendredi 14 à 20 h au Village Mably, décidément “the place to be”. Suivront un live de Lucien Ventura & The Kimono orchestra (Cracki Records) et des DJ sets du Bordelais Doubleuté et de Demon.

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