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Disques

Don Nino – Real Seasons Make Reasons

DON NINO – Real seasons make reasons
(Prohibited Records / )

DON NINO - Real seasons make reasonsProhibition avait tiré sa révérence sur un fulgurant "14 ups and downs". Sur cet album posthume, la voix s’était faite plus dense, générant une tension, une émotion inhabituelle. Rageuse et bien plus tranchante que par le passé, elle laissait augurer un retour qu’il ne faudrait manquer sous aucun prétexte. Force est de constater qu’on ne s’y était pas trompé.
En effet, Don Nino, alias Nicolas Laureau, leader, donc, des mésestimés et défunt Prohibition, semble à présent côtoyer les terrains de jeux de David Grubbs (la présence d’un harmonium faisant foi). Loin des virulentes guitares qui firent, à juste titre, le succès de Prohibition, Don Nino se tourne vers un folk sombre et artisanal qui s’avère très vite attachant. Bien que l’on ne soit pas non plus en terrain miné, "Few seconds a day", premier titre de "Real Seasons make reasons" tranche avec Prohibition : voix de velours, section rythmique rigoureuse, guitare électrique à la "Blonde Redhead" font le charme de cette chanson faussement désinvolte. Autant dire tout de suite que le reste de l’album surprend plus encore, confirmant les espoirs portés en Don Nino. En témoigne "We all look the same", comptine douce amère qui ferait pâlir "Suicide-Alan Vega", et dévoile les talents d’arrangeurs de Nicolas: saxo free, harmonium dérangé, voix sur le fil du rasoir, le tout formant une chanson au seuil de la fracture. Passés ses deux sommets, Don Nino emprunte une direction que ne renieraient pas les chicagoans Jim O’Rourke et David Grubbs. Tout comme dans les albums des deux gourous de lo-fi, on aime à se perdre dans "Real seasons make reasons" comme dans ce "Bus # 28" d’où émerge un spleen dans lequel il est bon de se lover. Au final, Don Nino force vraiment l’admiration. L’album d’une grande homogénéité s’étire et révèle un Nicolas Lareau apaisé. Ses compositions possèdent la grâce d’un Gastr Del Sol sans pour autant, et la chose est assez rare pour qu’on le fasse remarquer, perdre en personnalité.

Philippe

Few seconds a day
Southern sister
We all look the same
You and Polly, my family
To the east
There we go
I’m the weathercock
Real seasons
Falling trees
Reminds
Case if
Bus # 28
My number one

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