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Disques

Polaroïde-Strand – Domestica_04

POLAROÏDE-STRAND – Domestica_04
(Foehn)

POLAROÏDE-STRAND - Domestica_04Si mon tempérament ne me poussait pas naturellement à la modération, j’aurais parfaitement pu débuter cette chronique en vous demandant d’oublier tout ce que vous avez pu entendre récemment en matière d’electronica (oui, même Múm) et de ne retenir qu’un seul nom : Polaroïde-Strand. Je ne le ferai pas… quoique. Hébergé par le décidément très inspiré label barcelonais Foehn, ce projet bi-céphale (Víctor pour Polaroïde, Miguel pour Strand) est à ne manquer sous aucun prétexte.
Avant de commencer, je ne saurais trop vous conseiller d’enfourcher votre casque pour écouter ce petit bijou. A défaut, tournez le volume à fond. Ca y est ? Alors allons-y.
Projeté à l’intérieur même de votre propre cerveau, baigné dans un liquide synthétique générant comme un grondement sourd et continu, vous êtes désormais le spectateur de la frénétique danse électronique (et non plus électrique, changement de paradigme oblige) à laquelle se livrent les impulsions et les flux informationnels parcourant les câbles nerveux microscopiques qui vous entourent. Assailli de tous côtés par des éclairs qui vous picotent les yeux et les oreilles, vous ne savez plus où donner de la tête pour faire la synthèse de cette musique qui met vos sens sans dessus-dessous. Inutile de résister, la lutte est perdue d’avance ; mieux vaut vous laisser emporter par ce torrent musical.
De l’inventivité, Polaroïde-Strand en a à revendre à tous ceux qui polluent ce courant electronica en pleine anaérobie depuis quelques temps déjà. Résultat d’un son métallique extrêmement scintillant et pourtant très profond, de sonorités dont on se demande si elles sont réellement organiques et de beats saccadés à géométrie variable, "Domestic_04" est un collier de pierres précieuses aux milles reflets dont l’exploration semble sans fin.
A la fois minimaliste et touffue – paradoxe difficile à admettre mais évident à l’écoute de l’album -, cette musique surprend à chaque virage par les panoramas qu’elle dévoile, au point de conduire à se demander si ce ne sont pas les paysages eux-mêmes qui se transforment continuellement sous nos yeux écarquillés. Nul besoin d’une quelconque substance hallucinogène pour accéder aux troubles générés par "Domestic_04" ; Polaroïde-Strand EST la substance.
En voyant le compteur afficher 70minutes, il y a de quoi s’inquiéter quant à la capacité du groupe à tenir une telle distance. Que nenni ! Pas un temps mort ni un relâchement. On ressort de "Domestic_04" avec un sourire jusqu’aux oreilles, convaincu d’avoir découvert de nouveaux mondes sonores et pressé d’y replonger pour de nouvelles aventures sensorielles. Heureux qui comme Ulysse…

Fred

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