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Disques

April March – Triggers

APRIL MARCH – Triggers
(Tricatel / Wagram)

APRIL MARCH - TriggersCela fait quatre ans que le magnifique "Chrominance Decoder", le précédent album d’April March, est sorti. Quatre ans, c’est long quand on trouve que ce disque est un des meilleurs des années 90. Quatre ans, c’est le temps qui a été nécessaire à April March pour proposer un nouveau disque à la fois proche et fondamentalement différent de "Chrominance Decoder".
Désabusé. C’est le premier qualificatif qui m’est venu à l’esprit en écoutant pour la première fois "Triggers". La pop espiègle et mélancolique de "Chrominance Decoder" a fait place à une sorte d’atmosphère diffuse désenchantée. Seuls "Up above", "Le code rural" et surtout "Le coeur hypothéqué" rappellent les sucettes à l’anis sixties dont regorgeait l’opus précédent. Mais ces "La nuit est là", "Que le soleil soit maudit" ou "Zero zero" empoisonnent l’atmosphère, sapent le moral. Et pourtant on y revient. Avec une curiosité morbide ? Avec l’espoir vain de retrouver ce que l’on a adoré sur "Chrominance Decoder" ? Non, simplement parce que "Triggers" donne à voir un autre profil du monde Tricatel, cette fois plus proche des forêts sombres de Twin Peaks que des boules à facettes. Coincée entre l’énergie dévorante et centrifuge de AS Dragon et les souhaits de conquête spatiale de Bertrand Burgalat, April March semble en fait absente de "Triggers". On pourrait dire que "Triggers" est un disque moyen d’April March mais un disque formidable de Burgalat, sans doute meilleur que son propre "The sssound of mmmusic". On pourrait aussi dire que Tricatel est définitivement une grande famille où Burgalat est le padre qui dicte sa loi. Burgalat n’a en effet aucun scrupule pour torpiller les mélodies gentillette-mignonette de sa protégée April March : ces guitares à la hussarde poursuivies par des flûtes en plein refrain de "Up above", ces synthés de fin de boum qu’on aurait pensé entendre chez Jarvis Cocker plutôt que sur "The life of the party", cette intro en forme de queue de poisson (si, si) pour "Le coeur hypothéqué". Au final, "Triggers" s’achève sur "Necropolis" ou comment redescendre doucement du Galactica pour se retrouver embarqué dans une course poursuite avec ce bon vieux rouflaquetté de Mannix. Toute la magie de "Triggers" est là.

mr modular

Résumé
La nuit est là
Up above
Coral bracelet
The life of the party
Le code rural
Sometimes when I stretch
Le coeur hypothéqué
Triggers
There’s always madness
Que le soleil soit maudit
Zero zero
Necropolis

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