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Disques

The Streets – A grand don’t come for free

THE STREETS – A grand don’t come for free
(WEA)

THE STREETS - A grand don't come for freeIl faut reconnaître à Mike Skinner une certaine prise de risque dans l’épreuve du second album. Intrusion d’un jeune lad blanc en trublion de la scène UK garage émergente, son premier disque, le brillant "Original pirate material", jouait parfaitement la carte de la virtuosité : l’art de démultiplier, à partir de chansons bricolées maison, les effets pyrotechniques les plus inventifs, les hymnes trépidants et les samples tire-larmes. Tout cela semble aujourd’hui dépassé. Les rythmes sont volontairement ralentis, les mélodies dépouillées de leurs arrangements luxueux (exception faite des violons sur le sobre final de "it was supposed to be so easy" et sur le touchant "dry your eyes" et des cuivres, dispersés çà et là). La mise en place des parties vocales, utilisées comme différents points de vue, le choix de rythmiques plus décharnées et dramatiques, tout semble se resserrer autour du travail narratif de Skinner : toujours les mêmes histoires, entre ironie et pathos, d’un supposé glandeur urbain cherchant à résoudre ses graves questions existentielles (rapporter un dvd ou rester au lit ; avoir ou ne pas avoir de messages sur son portable ; faire que sa copine prenne ses problèmes d’épilepsie au sérieux). Dans le genre, la fameuse dispute avec la copine, sur "get out of my house", est un morceau d’anthologie : entre la joute rap, le vaudeville (les petites interjections exaspérées du blanc bec réduit à l’impuissance verbale) et la mise en scène implacable de l’incompréhension des sexes. C’est souvent le plus passionnant chez Mike Skinner, cette capacité d’accoucher de propositions musicales nouvelles à partir de bouts de vie, de bouts de ficelles usés, le tout, mis bout à bout, proprement détonant. A preuve, l’hymne un peu idiot dont il a fait son single : on croit entendre sur "fit but you know it" une parodie de Blur, l’énergie lâchée des Clash, de la pure déconnade entre potes, et ça marche très bien. Une chose est sûre : après l’écoute du disque, on pourra toujours préférer les fastes du passé, mais pas s’inquiéter pour l’avenir, forcément aventureux, de l’artiste aujourd’hui connu sous le nom The Streets.

David

it was supposed to be so easy.
Could well be in
***Not Addicted***
blinded by the lights
wouldn’t have it in any other way
Get out of my house
Fit but you know it
such a twat
What is he thinking ?
DRY YOUR EYES
Empty cans

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