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Festivals

Dans la série des inaperçus 2005 – Jeudi 17 février – Tchiki Boum, British Hawaii, Kimlico

DANS LA SÉRIE DES INAPERÇUS 2005 – Los Chicros, 1=0, Spleen, Maarten, Sweet Apple Pie, Discover, Tchiki Boum, British Hawaii, Kimlico, Amadeus Tappioka, Spy, Madame De C***

Jeudi 17 février

On confirme : S’il y a eu une programmation où s’est manifestée la volonté d’ouverture du festival des Inaperçus vers des horizons un peu différents de ceux auxquels il nous avait acclimatés, c’était celle du jeudi, où le popnewser engoncé dans ses habitudes et son caban élimé a senti la différence : c’était soirée white noise, guitare sur les genoux, headbanging, (dessus des) ongles noirs, crêtes écarlates et diodes de la même couleur. En résumé, de l’ouverture, mais à grands coups de tatanes.
Pour se confronter au martelage, il fallait d’abord assister au concert de Kimlico, qui vaut d’ailleurs beaucoup mieux que le slogan un peu plan-plan (pop aquatique, bref) qu’il s’est choisi. Ce trio, parfois soutenu par une boite à rythmes et quelques bandes, a délivré un excellent concert montant doucement en intensité, avec quelques moments un peu plus brutaux, mais baignant en règle générale dans une atmosphère électro-pop très agréable et de belles, longues et suggestives chansons. Bien que parisien, l’atavisme de Kimlico les pousse plutôt vers la musique introspective et délicatement mélancolique des rejetons de la baie brumeuse de San Francisco comme Idaho ou les Red House Painters : organe vocal diaphane, entrelacs de guitares alternativement soyeuses et piquantes, rythmique hoquetante. C’est très bien – avec quelques cours de chant, ce serait parfait.

Avant s’assister au set de Tchiki Boum, il a fallu attendre un quart d’heure un des guitaristes visiblement pas encore tiré de la sieste, les autres musiciens meublant avec des vannes parfois assez drôles, ce qui donna bien le ton de leur prestation : tout pour la déconnade. Les influences de cette armée mexicaine (ils sont six ou sept à se marcher dessus sur scène) lorgnent vers le punk-rock, le rockabilly, Question Mark and the Mysterians (larges rasades de farfisa) et Dick Dale : un peu comme les Pixies, mais en bien plus mignons et nettement moins doués. Vous vous en douterez, c’est marrant dix minutes, anodin le reste du temps (leur reprise de "I’m not like everybody else" ne valait pas un clou), et un peu gonflant sur la fin, quand les (nombreux) supporters des Tchiki Boum firent suffisamment de foin pour les inciter à rejouer les mêmes chansons qu’au début, agrémentées de plaisanteries qui pour leur part étaient nouvelles. Il est incontestable que les Tchiki Boum ont un avenir, reste à savoir si ce sera dans la musique.

Gamelle dans le glamour avec British Hawaii : le guitariste ressemble à un journaliste de Stade 2, le bassiste a les traits de mon facteur (ou du vôtre), quant au batteur, il bouge trop vite pour qu’on ait le temps de voir sa figure. Auréolé d’une première partie de Black Rebel Motorcycle Club (avec lesquels ils partagent, outre un concert donc, bien des points communs), ce power-trio francilien extrêmement rodé à la scène (son parfait) joue vite, fort, simple -deux accord et puis basta- une musique qui fait ses efforts pour accrocher l’auditeur mais n’y parvient que par intermittences. Tout cela reste la plupart du temps un peu trop homogène, la subtilité étant sacrifiée au profit d’une énergie que personne ne cherche à leur contester, mais qui atteint vite ses limites. Tout en se glissant dehors histoire d’aller frotter ses oreilles avec de la teinture d’iode, on jette un dernier coup d’œil au public du Glaz’Art de ce soir : les crêtes ondulent en cadence, tout va bien.

Jean-Christophe

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