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Kiss Me Deadly – Misty Medley

KISS ME DEADLY – Misty Medley
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KISS ME DEADLY - Misty Medley Imaginez un instant la réunion improbable de New Order et de Godspeed You ! Black Emperor au sein d’un même groupe où la noirceur des ambiances le disputerait à l’énergie des mélodies. Je vous présente Kiss Me Deadly, quintet montréalais – pour changer – qui fit d’abord dans le post-rock sombre avant de lâcher la bride avec ce deuxième disque plus accessible et hautement toxique. Signé sur le label des Lesbians on Ecstasy, KMD a tout pour séduire et le programme affiché sur la pochette – nous mettre en orbite – avait déjà été annoncé par le EP "Amoureux Cosmiques" sorti l’an dernier.
Dès les premières notes, on sait que ce sera grâce à une production dense, des basses élastiques, des guitares tendues et une batterie impériale. KMD joue un rock héroïque porté par une arme fatale : le chant terriblement sexy d’Emily Elisabeth, maelström de miaulements félins et de petits cris orgasmiques évoquant l’extravagance de Karen O des Yeah Yeah Yeahs et la sensualité de Kazu Makino de Blonde Redhead. C’est déchirant à entendre et aussi extrêmement efficace. Mais je vous rassure les ambitions du groupe ne s’arrête pas à des considérations de braguette, elles seraient plutôt à chercher dans la force mélodique qui confère à des morceaux comme "Dance 1", "Dance 4, "Pop" et "Distress Call" une puissance lyrique ayant fait école avec Arcade Fire et, plus récemment encore, Stars. Véritable philtre d’amour, le disque s’avale d’un trait avec pour seul espace de respiration "Misty Medley", titre instrumental porté par la violoniste Sophie Trudeau (ex-Godspeed, ex-Set Fire To Flames, ex-A Silver Mt. Zion) dont la présence tire le son du groupe vers celui de l’écurie Constellation.
Après plusieurs cycles d’écoutes passionnées qui me rappellent mes meilleures addictions de l’an passé (Blonde Redhead, Morrissey, Silver Mt. Zion), je vois mal ce que je pourrais reprocher à cet album compact. Certainement pas les cornemuses de "Dance 2" empruntées à Arab Strap, mais, à bien y réfléchir, peut-être l’abus de delay sur les guitares façon The Edge et, du même coup, les références un peu trop explicites de la production aux dinosaures des années 80 (U2, Echo and The Bunnymen…). Peut-être aussi cette uniformité des architectures et des sons qui finit par peser. Mais, il serait malvenu d’accabler un groupe qui a déjà su évoluer en l’espace de 2 disques seulement et qui montre une autre énergie en live, comme en témoigne le titre caché à la onzième piste et leur récente tournée effectuée avec Bloc Party. Reste à savoir si la fièvre du baiser mortel est vraiment contagieuse.

Luc Taramini

Dance 4
Dance 2
Pop
Let’s
Dance 3
Ballads
Misty Medley
Distress Call
Dance 1
Groove

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