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Festival Art’Rock – The Black Heart Procession, Why?, John Lord Fonda, Depth Affect, The Rakes, Katerine, Happy Mondays, dEUS, Yeah Yeah Yeahs

FESTIVAL ART’ROCK – Black Heart Procession, Why?, John Lord Fonda, Depth Affect, The Rakes, Katerine, Happy Mondays, dEUS, Yeah Yeah Yeahs

Comme chaque année, la période des festivals estivaux démarre à Saint-Brieuc. Et pour une fois c’est sous un soleil flamboyant que l’on s’apprête à découvrir tout ce que propose cette 23ème édition furieusement éclectique. Cependant il faut faire preuve d’une grande tolérance pour apprécier tout ce qui est proposé. Heureusement, il n’y a pas que de la musique à Art Rock et ici quand on s’ennuie pendant un concert, on peut faire autre chose que de s’enfiler des bières à la buvette et, par exemple, se surprendre à s’enthousiasmer pour des spectacles de jonglage/art numérique (« Convergence 1.0 » d’Adrien M.).

Pour moi les hostilités ne démarrent véritablement qu’avec le concert de Black Heart Procession. A noter la présence de Jimmy LaValle (The Album Leaf) à la basse qui accompagne sobrement ce consortium de barbus. Pall Jenkins va enchaîner scie musicale et guitare en entretenant un style ample et aérien souligné par sa voix grave et posée. Les sombres compositions des Américains concilient la mélancolie et le trouble au sein d’un set itératif ensorcelant. Une prestation très appréciée qui n’empêchera pas Tobias Nathaniel (orgue, guitare) de bien s’ennuyer à son stand en essayant sans succès de fourguer t-shirts et cds. S’ensuit, selon moi, le meilleur concert du week-end avec le génial trio de Why?. Le line-up est déjà original : le chanteur Yoni Wolf au clavier, caisse claire et cymbale, Josiah Wolf à la batterie et au xylophone, et Doug McDiarmid, le Rémy Bricka d’Oakland, capable de jouer à la fois des claviers (ou de la guitare) et de la basse par l’intermédiaire de ses pieds ! Ces trois-là vont reformuler génialement les morceaux de l’excellent « Elephant Eyelash« . De « Rubber Traits » à « Gemini », tous les morceaux sont redirigés vers des petites expérimentations sonores faisant penser aux productions inventives de Malkmus période « Phantasies ». Mais surtout, les frangins Wolf et McDiarmid épatent par leur aisance à changer de rythme (Josiah est énorme à la batterie) avec une telle maîtrise que tout paraît aller de soi. Si le plaisir est immédiat, il faut prendre beaucoup de recul pour se rendre compte du génie de leur prestation.
Pas évident alors pour les suivants ! John Lord Fonda va néanmoins essayer de captiver le public de la Passerelle. Et évidemment les compositions electro/rock du Parisien paraissent bien fades comparées à celles des Américains…

On reprend tôt dans l’après-midi du samedi avec les Bretons de Depth Affect. Un des membres mixe des images vidéo en même temps que les trois autres recomposent leurs lumineuses compositions électroniques devant un parterre pour le moins éclectique. Cela donne un peu de vie à un set assez hermétique car on a la désagréable impression que s’ils avaient mis leur (excellent) « Arche-Lymb » sur une platine, on aurait eu un peu droit à la même chose… On se dépêche d’aller Place Courbion, voir les énergiques Rakes. Alan Donahue assure le spectacle avec une danse dégingandée du plus bel effet. A l’instar de leur album « Capture / Release« , le set des Anglais n’est pas très original mais pas mal de morceaux font mouche, comme « Strasbourg », « Open Book » ou encore la bonne reprise du « Poinçonneur des Lilas » de Gainsbourg. Leur fougue est agréable et annonce une soirée réussie. Puis c’est au tour de Monsieur Katerine de reprendre le flambeau. Le dandy arrive avec une fleur dans les cheveux et un line-up recomposé (Philippe Eveno remplace Federico Pellegrini). Et ça commence par un « Etres humains » qui nous indique que le concert va partir dans une optique bien plus rock’n’roll que ce qu’il peut nous proposer habituellement en plus petit comité. Le Vendéen aligne les titres de « Robots après tout », dont l’ingénieux et cacophonique « Patati Patata », avant de glisser quelques vieilles rengaines telles que « Barbecue à l’Elysée » ou « Je vous emmerde ». Katerine harangue un public conquis sur « Au Louxor » et parvient sans difficulté à faire chavirer la place Courbion. Le rappel sera beaucoup moins convaincant, voire très en dessous avec notamment un « Le simplet » infructueux.

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