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Beach House – Beach House

BEACH HOUSE – Beach House
(Carpark Records / Import) [site] – acheter ce disque

BEACH HOUSE - Beach HouseNappes synthétiques et onirisme à tous les étages, cet album de Beach House est un véritable joyau (à l’image de ceux qui en ornent la couverture). En dix morceaux et un peu moins de trente-sept minutes, le groupe signe un opus pouvant concourir sans problème pour le titre d’album de l’année. Perdu au milieu d’une mer d’indifférence musicale, dans laquelle les disques se succèdent en se ressemblant trop, ce disque redonne, enfin, l’envie de reposer l’album sur la platine immédiatement après la fin du dernier morceau. Cette curiosité que l’on perd parfois une fois l’adolescence passée, l’envie d’approfondir, de découvrir toutes les subtilités d’un morceau, le jeu des sonorités entremêlées… La légèreté de la voix sur "Master of None" tranche avec le clavecin lugubre de "Auburn and Ivory". Point de cavalcades guitaristiques, ni de rythmes échevelés chez Beach House, tout n’est ici que plaisir pop et synthétique, totalement éthéré. Lorsque la guitare fait son apparition, c’est pour traverser d’un slide fantomatique les compositions ou pour y imprimer quelques arpèges tout juste audibles, quasiment noyés dans le mix. Cette utilisation minimaliste de la six-cordes trouve sa parfaite illustration avec "Apple Orchard", dans lequel la guitare distille des accords gorgés d’écho, en réponse à l’harmonium joué à la manière d’une Toccata de Bach.
La touche d’innocence présente dans la musique de Beach House constitue une composante indéniable de son charme. La pureté des mélodies, égrenée par cet orgue qui se fait à la fois solennel et pastoral, est sidérante. Des chœurs vaporeux viennent renforcer la part de rêve présente sur ces neuf titres (dix si l’on compte le titre caché qui surgit à la fin de "Heart and Lungs"). Cet univers se rapproche de Mercury Rev, notamment l’album de la consécration "Deserter’s Songs", on y retrouve cette science de la mélancolie qui colle si bien à l’époque (particulièrement sur "Master of None", et sa voix en falsetto). Il s’agit typiquement d’un style musical qui se prête davantage à l’écoute solitaire, au casque qu’à la grande messe scénique. Il y a des choses que l’on tient à garder pour soi.

Frédéric Antona

Saltwater
Tokyo Witch
Apple Orchard
Master of None
Auburn and Ivory
Childhood
Lovelier Girl
House on the Hill
Heart and Lungs

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