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Jarvis Cocker – Jarvis

JARVIS – Jarvis
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JARVIS - JarvisC’est peu dire que l’on attendait avec impatience le retour de Jarvis Cocker, discret depuis la fin de Pulp (par ailleurs récemment à l’honneur : albums réédités, lives compilés, etc.) et la parenthèse électro Relaxed Muscle. Le voici de nouveau sur le devant de la scène pop, et cette fois-ci, plus de strass, de paillettes ou de boules à facettes : le roi est nu.
Les qualités de l’album, précédé il y a quelque temps de l’excellent single "Running the World" (que l’on retrouve ici en piste cachée) n’en sont que plus frappantes. Rien de tape-à-l’oeil dans ces morceaux construits de façon "classique" autour des guitares et des claviers, soutenus par une rythmique efficace (la basse bien ronde) et percutante (la batterie, à la fois ferme et subtile). Les arrangements, parfaitement maîtrisés, mettent les compositions en valeur : ainsi, les cloches de "Black Magic", les xylophones et glockenspiels sereins et lumineux de "Baby’s Coming Back to Me" ou les cordes brumeuses de "Quantum Theory", qui chacun dans leur genre, frappent dans le mille. Quand à la voix de Jarvis Cocker… Elle est toujours aussi fascinante. Chaque chanson est un véritable écrin pour son timbre chaud et profond.
Musicalement, on retrouve dans cet album très riche une large part de l’univers de son auteur. Une petite mélodie aérienne et délicate, jouée au piano, sert d’introduction à l’irrésistible "Don’t Let Him Waste Your Time", grand morceau pop. L’orageux "Heavy Weather" témoigne de la finesse toujours aussi cinglante du songwriting de Jarvis Cocker, et du souffle inimitable qu’il sait donner à ses compositions. Du point de vue des paroles, il a toujours le coup d’oeil pour le détail qui tue (ainsi, le "portable tout neuf qui contient les photos de toute le petite famille", dont il est question dans "Fat Children" – bon, dit comme cela, ce n’est pas franchement hilarant, mais chanté par the Jarv, c’est autre chose). Tous les registres lui réussissent : il se montre aussi convaincant dans le rock fiévreux ("Fat Children", encore) que dans la ballade éthérée ("Quantum Theory") ; et surtout, il n’a rien perdu de ses talents mélodiques : difficile de ne pas goûter avec délectation à "From A to I", qui s’impose comme l’un des sommets de cet album.
Le tournant que constitue l’album solo dans une carrière est parfois mal négocié – c’est ici loin d’être le cas. Pour un retour en beauté, c’en est un : "Jarvis" est un joli coup de maître.

Aurélien Gaidamour

Loss Adjuster (Excerpt pt 1)
Don’t Let Him Waste Your Time
Black Magic
Heavy Weather
I Will Kill Again
Baby’s Coming Back to Me
Fat Children
From A to I
Dysney Time
Tonite
Big Julie
Loss Adjuster (Excerpt pt 2)
Quantum Theory

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