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Disques

Umbrella Tree – The Church & the Hospital

UMBRELLA TREE – The Church & The Hospital
(Cephalope Records) [site]

UMBRELLA TREE - The Church & The HospitalSous l’arbre parasol se nichent trois jeunes artistes originaires de Nashville au Tennessee. Jillian (la jolie blonde au clavier) partage le microphone avec Zachary (le chevelu à la basse et à la guitare) tandis que Derek (aux percussions) cadence joyeusement l’enchevêtrement vocal de ses deux comparses. Pour faire simple, on pourrait qualifier la musique de ces gais lurons comme trouvant sa source à la croisée d’Arcade Fire et d’Architecture in Helsinki qui se seraient baignés dans le lyrisme de Rufus Wainwright, le tout drapé d’un bon coup de fraîcheur revigorante. Joli confluent en perspective n’est-ce pas ? Et la traversée est d’autant plus palpitante qu’une fois l’auditeur immergé dans la musique des Umbrella Tree, le réflexe de comparaison s’étiole d’un seul jet pour céder sa place au plaisir de la découverte d’un univers ludique et fascinant. En toute simplicité, le petit combo a su échafauder une pièce riche de détails en tout genre, regorgeant de créativité et de fantasmagorie. L’album en demi-teinte illumine souvent, s’obscurcit parfois, mais jamais ne sombre dans la morosité. Un cri d’exultation rejoint par un chœur flûté à la Sufjan Stevens, et c’est parti pour une trop courte virée (seulement 31 minutes) en compagnie de nos Nashvilliens. Tout en contraste, les mélodies séduisent immédiatement sans plus vous lâcher. Les arrangements tantôt épurés tantôt plus denses sont subtilement équilibrés et minutieusement pensés. Les solos de guitare de Zachary sont particulièrement fantasques et attachants. Les rythmes effrénés réservent de beaux espaces de quiétude aux sonorités xylophoniques qui viennent attendrir l’énergie gentiment chaotique qui plane sur l’ensemble. Le temps d’un arpège, et déjà les cordes se font plus discrètes, laissant la part belle au piano qui campe d’ailleurs, en position centrale, la plupart des morceaux. "Nursing the Patience" ou encore "Tooth on the Floor" semblent, pour leur part, tout droit sortis d’un film de Tim Burton, avec leurs chœurs fantomatiques arrosés de suavité lunaire. Le trio s’autorise même – et c’est fort bien assumé – des escapades chantées en allemand ("A New Job With the Police – a German Song") et en français ("In the War I Play a Nurse – a French Song"). Saluons aussi le très jazzy "Schizophrenia", habillé de pied en cap par des cuivres un peu fous. Bref, les Umbrella Tree s’amusent à perdre gaiement la tête mais jamais ne perdent pied, et s’ils installent ci et là un décor pluvieux, c’est pour mieux mettre au grand jour l’arc-en-ciel de leur talent.

David Vertessen
The Monk & the Nun
1054
A New Job With the Police – a German Song
Smells / Bells
Make Me a Priest
Jellyfish Evaporate
Nursing the Patience
Schizophrenia
In the War I Play a Nurse – a French Song
Tooth on the Floor
The Youngest Apple

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