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Concerts

Damon et Naomi, tristes, joyeux et beaux

C’est un concert à côté duquel je serais sans doute passé si un membre du forum de POPnews n’en avait pas parlé – qu’il en soit ici remercié. Avant-hier, mercredi 2 juillet, à la Mécanique ondulatoire – un bar où je n’étais jamais allé bien qu’il se trouve à quelques rues de mon lieu de travail, dans le quartier de Bastille, à deux pas du Café de la danse -, se produisaient donc les Bostoniens Damon & Naomi, couple à la scène comme à la ville, ex-section rtythmique des fondamenteux Galaxie 500, et auteurs depuis le début des années 90 d’une poignée d’albums magnifiquement cotonneux. La première partie était assurée par Thomas Méry, seul avec sa guitare, dont la vision habitée et introspective du folk rappelle celle de nos amis Guillaume Eluerd ou Yann Tambour (Thee, Stranded Horse). Damon, visiblement intéressé, suivit une partie du concert, avant d’investir à son tour la petite scène à damiers avec sa compagne. Formule minimale, pour d’évidentes raisons logistiques et financières : guitare acoustique pour lui, basse ou clavier rouge Nord Electro pour elle, micro pour les deux. Si leur dernier album, le magnifique « Within These Walls » (2007), s’orne d’arrangements de cuivres, bois et cordes, c’est dans le plus simple appareil qu’ils présentaient leur musique sous la voûte de la cave – endroit dont Damon nous dit à deux reprises qu’il l’appréciait beaucoup. Le concert a dû durer trois gros quarts d’heure ou une petite heure, mêlant extraits de « Within These Walls », titres des albums précédents (comme la chanson « New York City » de 1995, dont j’avais placé un extrait en exergue de mon petit reportage musical sur la ville mis en ligne il y a quelques mois) et, comme toujours, reprises (« Song to the Siren » de Tim Buckley, un morceau de Sandy Denny). Morceaux mélancoliques, d’une beauté sereine, pour un concert chaleureux et forcément intimiste (cinquante spectateurs environ) qui se poursuivra par la projection, dans la salle du bar, d’un clip tourné par un ami français du groupe dans un observatoire des Cévennes – visible sur leur site internet. On termina la soirée en faisant dédicacer à Damon et Naomi un disque de Galaxie 500 déjà signé par Dean Wareham (comme une reformation virtuelle) et en échangeant quelques mots avec eux. Damon était apparemment ravi qu’on ait publié une chronique d’une compilation sortie sur leur propre label, 20I20I20, qui rassemblait des morceaux de singers-songwriters japonais, coréen et turc qu’ils avaient découverts lors de leurs nombreux voyages. Un disque plutôt confidentiel, mais qui donnait une image assez juste du couple/duo : amateurs éclairés de musique, curieux des autres cultures, ouverts sur le monde, cultivés. Comme beaucoup d’Américains, somme toute, même si certains de leurs compatriotes ne laissent pas une aussi bonne impression…

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