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Disques

Jean-Louis Murat – Le Cours ordinaire des choses

JEAN-LOUIS MURAT – Le Cours Ordinaire Des Choses
(V2 / Universal) [site] – acheter ce disque

JEAN-LOUIS MURAT - Le Cours Ordinaire Des ChosesDix ans après l’album "Mustango", Jean-Louis Murat retourne enregistrer un album dans son Amérique rêvée. Mais, là où pour le disque précédent il s’était entouré de musiciens ayant une crédibilité plus ou moins "indie" (Calexico et Jennifer Charles d’Elysian Fields), il décide aujourd’hui de s’entourer de véritables requins de studio "made in USA". Après Tucson, direction Nashville, donc. Le parallèle avec l’excellent et regretté Bashung est dès lors difficile à éviter. Comme Jean-Louis, Alain a aussi enregistré en son temps un album dans une grande capitale de la musique américaine : Memphis. "Osez Joséphine"/"Le Cours ordinaire…", même combat ? Il n’est pas interdit de le penser.

Effectivement, côté "réserves", on retrouve dans les deux albums les mêmes travers d’une production très mainstream "à l’américaine" (soli de guitare un peu trop musclés, inévitable pedal steel, etc.). Cependant, comme pour Bashung, ça marche ! Enfin, sur la plupart des titres. Il faut pouvoir, dans un premier temps, faire l’impasse sur quelques morceaux bluesy un peu trop gras (l’Auvergnat se revendique maintenant fan de… ZZ Top !). En témoignent les trop burnés "Comme un incendie" (au texte "colérique" un peu hors de propos, par ailleurs) ou "M Maudit" (référence à l’anti-héros du chef-d’oeuvre de Fritz Lang ?). Pour le reste, on navigue entre le bon (si on fait l’impasse sur les choeurs un peu "has been" de Cherie Oakley, chanteuse recrutée sur place) et le très bon. En effet, comme dans les quelques albums mineurs de Bob Dylan ou de Neil Young (deux des idoles absolues du chanteur), c’est à l’auditeur de faire le tri pour ainsi récolter les quelques pépites habituelles. Ici, les merveilles cachées sont en fin d’album : "La Mésange bleue" et "Taïga".

Enfin, comme pour nous dire qu’il ne faut de toute façon pas s’attendre à un disque intouchable, Murat gratifie son album, comme à l’accoutumée, d’une chanson il faut bien le dire comique et au titre assez improbable : "Comme un cow-boy à l’âme fresh" (sur le plan musical, une sorte de pastiche des Pogues à l’efficacité mélodique assez redoutable). Preuve que notre homme a de l’humour !

Ceci étant dit, après une vingtaine d’années de carrière, on est en droit d’attendre de Murat qu’il se remette un peu en question. A l’image du Bashung dernière période, on aimerait sentir chez l’Auvergnat plus d’"Imprudence", en somme.

Matthieu Chauveau

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A lire également, sur Jean-Louis Murat :
la chronique de « A Bird On A Poire » (2004)
l’interview (2004)
la chronique de « Lilith » (2003)
la chronique de « Le Moujik et sa femme » (2002)
la chronique de « Mustango » (1999)

Comme un Incendie
Falling in Love Again
M Maudit
Chanter est ma façon d’errer
Lady of Orcival
16h00 Qu’est-ce que tu fais
Ginette Ramade
La Mésange bleue
Comme un cowboy à l’âme fresh
La Tige d’or
Taïga

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