Soirée à thème au Krakatoa, qui accueillait un trio de groupes, qui ont tous choisi l’option garage et son cradingue. Plateau international, aussi, avec d’un côté les Grecs de Acid Baby Jesus, les Français de Magnetix et les Américains des Black Lips. La foule est juvénile, mais comme dans toute colo, il y a quelques vieux pour encadrer, non mais !
Le quatuor Acid Baby Jesus avait la lourde tâche d’ouvrir, et ce n’est pas toujours évident, vu que tout le monde n’est pas forcément dans la salle (le pouvoir d’attraction de la buvette est très fort). Avis aux absents : vous avez loupé une énorme prestation ! Rythmiques qui raclent et emportent tout façon bulldozer, missiles punk-pop de deux minutes surpuissants, chant possédé et influences parfaitement dosées (du psychédélisme à la Brian Jonestown Massacre aux Ramones en passant par la lourdeur de Black Sabbath et la pop des Ganglians), le cocktail est parfaitement dosé, donne envie de remuer, même avec sa bière à la main. Voilà des Grecs qui méritent un triple A !
Le duo Magnetix a de la bouteille, et ça s’entend. Mais pas question pour autant de se laisser aller à la roue libre. La prestation est brutale, du rock joué à fond de caisse : batterie d’une lourdeur impressionnante, guitare hyper agressive, chant abrasif, tout est là pour retourner la salle, qui ne peut rester insensible à une telle puissance. Terriblement efficace, Magnetix, que je voyais pour la première fois, m’a fait très bonne impression.
La première image qui me revient du set des Black Lips est l’invasion de la scène du Krakatoa par de jeunes spectateurs déchaînés, qui n’ont pas su résister au riff de « Bad Kids », qui a eu l’effet de détonateur sur le public chauffé à blanc. Les quatre gamins ont d’ailleurs rapidement fait monter l’excitation : chansons balancées en deux minutes, tout en nervosité et en supervitesse punk, chant (partagé à trois) plus gueulé qu’autre chose, avec en plus un côté slacker, il n’en fallait pas moins pour susciter une telle réaction du public. La fosse en fusion ne me tiendra pas trop rigueur, en tout cas j’espère, de mon léger bémol sur la prestation de ces jeunes gens. C’est très personnel, mais j’ai trouvé que les Black Lips en faisaient un peu trop dans le côté désinvolte, je m’en-foutiste et salle gosse, alors que leurs chansons sont suffisamment percutantes et efficaces pour qu’il n’y ait pas besoin d’en rajouter. Mais cela reste un léger reproche, contre une prestation dont l’enthousiasme et l’énergie faisaient plaisir à voir et à entendre.