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Ducktails – The Flower Lane

Ducktails - The Flower Lane

Sans avoir vraiment pris le temps de m’y attarder, j’avais de Ducktails l’image d’un side-project anecdotique, bidouillé à ses heures perdues par le musicien d’une formation passionnante du New Jersey, Real Estate, signataire en 2011 de l’inusable « Days ». C’est donc sans attentes particulières que j’ai découvert « The Flower Lane », quatrième escapade presque solitaire de Matt Mondanile, et premier disque du groupe à être défendu par l’incontournable label Domino. La présence de Ducktails au catalogue de cette écurie prestigieuse ne doit à vrai dire rien au hasard, tant ce nouvel album se révèle un peu plus attachant et singulier à chaque nouvelle écoute.

Force est de constater que Mondanile a très bien su s’entourer pour cette nouvelle aventure, enrôlant notamment les musiciens de Big Troubles pour en faire son propre backing-band, et conviant intelligemment quelques amis à se partager le micro (une façon de rompre une monotonie que son timbre de voix assez commun n’aurait sans doute pas pu esquiver). Autant de signes qui démontrent bien sa volonté de doter Ducktails d’une identité propre, et de le défaire une bonne fois pour toutes de cette étiquette bedroom-pop forcément réductrice au vu de l’ambition affichée de ces nouvelles compositions. Balancé entre des miniatures aériennes cousines de celles de Real Estate (« Ivy Covered House » et « The Flower Lane », imparable doublé d’ouverture) et un soft-rock radiophonique partageant avec le « Kaputt » de Destroyer un goût plutôt audacieux pour le strass des années 80 (« Under Cover » et son saxophone cheesy, « Sedan Magic » avec la voix de Madeline Follin de Cults, « Letter of Intent »), l’album dessine titre après titre une fascinante mosaïque d’influences pop parfaitement dans l’air du temps (allant de Felt à Prefab Sprout). Outre la merveilleuse reprise de « Planet Phrom », signée à l’origine par Peter Gutteridge (The Clean, The Chills) en 1989, c’est peut-être l’acoustique « Academy Avenue » (rappelant les accents familiers de Bradford Cox) qui rend le plus finement compte de l’habileté de ce garçon discret qui gagnera sans doute à continuer à voler de ses propres ailes. Ce qui ne m’empêchera pas de me jeter sans retenue sur le prochain album de Real Estate.

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