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Disques

Cosmopaark – And I Can’t Breathe Enough

Décidément, la scène musicale bordelaise regarde sérieusement dans le rétro et les années 90. Après TH Da Freak et son “Coyote” en mode slacker, voici Cosmopaark, sorti de l’écurie Howlin’ Banana Records associé au label bordelais Flippin’ Freaks et à la structure Stellar Frequencies.

Quatre ans après un maxi remarqué (“Sunflower”) et son tube “Mr BigYellowSun”, Cosmopaark signe avec “I Can’t Breathe Enough” un album trempé dans le shoegaze des 90s, avec un fond de dream pop et une certaine violence explosive.

S’il n’a rien d’original, ce mélange des genres reste détonnant. Hasard ou proximité géographique, on pense assez vite aux Bordelais de TH Da Freak, juste quelques instants. Arpèges et voix distordus, hors du temps et parfois hors du ton, aussi. Puis très vite, on fixe ses chaussures et/ou ses pédales de disto. Cosmopaark ne se cache pas : ces membres n’étaient peut-être pas nés à la naissance du shoegaze, mais ces trois-là ont été biberonnés à My Bloody Valentine et à leurs rejetons (Slowdive ou encore Ride, dont le groupe bordelais a assuré la première partie en 2020) plus ou moins récents. Cosmopaark assume son amour pour les nineties jusque dans son esthétique. Voir par exemple le clip de leur single “Haunted House” : jean bleu clair taille haute, patch, sweat baggy, Walkman, sac à dos fluo et caméra suiveuse à la Gus Van Sant – le « paark » de leur nom est un clin d’œil à “Paranoid Park”, l’un des chefs-d’œuvre du cinéaste américain.

Pourtant, il serait réducteur de… réduire le groupe au shoegaze. Cosmopaark, c’est autre chose, et c’est tant mieux. Comme ils le disaient récemment en interview, leur style ne se limite pas à un amoncellement de guitares tentant de passer le mur du son. Plus pop qu’à leurs débuts, leurs chansons sont aussi plus aériennes, malgré une basse et des guitares bien lourdes. Imaginez Obélix dans une fusée : c’est lourd mais ça vole. Arpèges légers, chœurs power pop, on songe parfois à Beach House ou à DIIV (“Suffocating”, “Big Boy”), autre influence flagrante et assumée.

Et puis, parfois, une fusée, ça explose. Des déflagrations de bruit et de fureur viennent éparpiller certains titres façon puzzle (“Concrete Plans”, “Haunted House”, “Not Fixed”…) comme le faisaient parfois Sebadoh, Nothing ou les regrettés The Pains of Being Pure at Heart, période “Belong”. Si, à la longue, l’album manque légèrement de diversité, sûr qu’il va falloir surveiller de près ces cosmonautes aux semelles de plomb.


En tournée : 26/01 à Toulouse, 28/01 à Bordeaux (Release Party 1), 02/02 à Nantes, 03/02 à Paris (Release Party 2 à l’International), 04/02 à Amiens, 06/02 à Bruxelles, 08/02 à Beauvais, 09/02 à Caen, 10/02 à Tours, 14/02 à Laval, 15/02 à Clermont-Ferrand, 16/02 à Annecy, 17/02 à Lyon et 18/02 à Bergerac.

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