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Rock en Seine 2023, notre sélection

En dehors des incontournables têtes d’affiche que vous verrez de plus ou moins près (Chemical Brothers, Foals, Strokes…), vous ne savez pas trop qui aller écouter à Rock en Seine ? Voici une sélection – forcément subjective – d’une vingtaine de groupes et artistes, qui se produiront sur toutes les scènes du domaine de Saint-Cloud, plutôt en début de soirée voire l’après-midi. Vidéos live à l’appui.


Mercredi 23 août

Lucie Antunes
Dans une soirée 100% féminine autour de la jeune mégastar Billie Eilish, on pioche parmi ses « premières parties » la Française Lucie Antunes. Signée sur le label défricheur InFiné, cette musicienne – batterie, percussions, vibraphone… – et compositrice accomplie, formée au conservatoire, signe une musique inclassable qui doit autant aux compositeurs néoclassiques actuels qu’aux maîtres de la musique répétitive, à la puissance et à la précision rythmiques de LCD Soundsystem et aux chansons populaires de son enfance, même si son art est essentiellement instrumental. Il suffit de regarder les artistes avec lesquels elle a joué sur ou en dehors de ses deux albums – Moodoïd, L’Ensemble Volta, Aquaserge, Halo Maud, Yuksek, Susheela Raman, Léonie Pernet… – pour constater que la jeune femme ne s’interdit aucune aventure sonore. (17h40, Grande scène)


Vendredi 25 août

boygenius
L’union parfaite entre trois chanteuses, guitaristes et autrices-compositrices de talent menant chacune une carrière solo avec un certain succès : Julien Baker, Phoebe Bridgers et Lucy Dacus (qu’on avait vue l’an dernier sur la grande scène). boygenius (le nom s’écrit en bas de casse) est donc ce qu’on appelle un supergroupe, mais c’est plus une belle histoire d’amitié qu’une association de circonstance. Avec ses guitares nerveuses, ses harmonies vocales célestes et ses refrains à chanter à tue-tête, le trio qui a sorti cette année son premier album sobrement intitulé “The Record”, après un EP en forme de ballon d’essai il y a cinq ans, rappelle le meilleur de l’indé au féminin des années 90 ainsi que des artistes plus “adult rock” comme Maria McKee, Aimee Mann ou les Indigo Girls. Superbe. (18h40, Grande scène)


Fever Ray
Karin Dreijer, alias Fever Ray, c’est sans doute l’artiste que Christine and the Queens – qui joue une heure avant – rêverait d’être. L’ancienne moitié de The Knife (avec son frère Olof, resté son proche collaborateur), née comme l’auteur de ces lignes en 1975, porte l’étrangeté queer en étendard et nourrit sa musique d’une auto-analyse poussée. Mais la/le Suédois(e) sait se faire plus rare : “Radical Romantics” – un titre qui lui va bien – n’est que son troisième album solo depuis 2009. Trent Reznor et Atticus Ross ont participé à la production, toujours à la pointe de la recherche sonore mais dans un cadre électro-pop relativement accessible. A en juger par les images des derniers festivals de Glastonbury et Roskilde, son concert devrait être dansant et libérateur, avec évidemment une bonne dose de bizarrerie. (21h50, scène Cascade)


Flavien Berger
Débarqué il y a une petite dizaine d’années sur la scène française, Flavien Berger s’y est vite fait une place à part, davantage affirmée à chaque nouvelle publication. Son dernier album, “Dans cent ans”, paru sur le label Pan European Recording – sorte de maison mère du néopsychédélisme français – est un disque d’une folle liberté, ou tout semble flotter, le son comme le sens. Il peut autant plaire aux amateurs de Mathieu Boogaerts ou Albin de la Simone (autres chanteurs qui préfèrent la douceur) qu’aux fans de synthés modulaires. Sur scène, généralement seul, entouré d’étranges machines, Berger nous montre qu’en plus d’être un musicien hyper doué et inventif, il est un homme d’images. (19h40, scène Cascade)


Turnstile
Pur groupe de hardcore « vintage » à ses débuts en 2011, Turnstile a su mettre un peu d’eau dans son vin et évoluer vers des sonorités plus actuelles sans perdre pour autant en puissance. Les musiciens de Baltimore ont travaillé avec Diplo sur leur deuxième album en 2018, et collaboré avec Blood Orange sur le dernier, paru il y a deux ans. S’ils sont toujours capables de caser quinze morceaux en moins de 35 minutes, ils mêlent aux guitares hargneuses des synthés, alternant coups de speed (limite « fusion ») et passages plus calmes, offrant de beaux moments de punk mélodique et même des ballades presque sucrées. Voilà qui promet un live plein de contrastes ! (16h15, scène Cascade)


Bertrand Belin
On ne présente plus Bertrand Belin, que POPnews suit quasiment depuis ses débuts, quand il jouait dans des petites salles des chansons plus classiques qu’aujourd’hui, mais au ton déjà très personnel. Depuis, le natif de Quiberon a réussi un beau crossover (comme on dit en bon français), séduisant un public de plus en plus large avec des morceaux de plus en épurés, renouvelant sa matière sonore en y faisant entrer les synthétiseurs et des sonorités inattendues. Le voir à l’affiche d’un festival rock – et sur la grande scène ! – est aussi cohérent que réjouissant. (16h55, Grande scène)


En Attendant Ana
C’est toujours un grand bonheur que d’assister en direct à l’éclosion d’un groupe, de suivre sa transformation, de la chrysalide au papillon. Entre le premier EP sorti en 2016 et “Principia”, nouvel album des Parisiens d’En Attendant Ana, il s’est donc écoulé environ sept ans. Une période durant laquelle la formation a connu des changements de personnel et su évoluer autour des membres d’origine Margaux Bouchaudon (voix, guitare, claviers…), Camille Fréchou (trompette, chœurs, désormais saxophone…) et Adrien Pollin (batterie). Si “Principia” rappelle les deux albums précédents par son format taillé pour le vinyle (deux faces de cinq morceaux, ceux-ci tournant souvent autour des trois minutes), il s’en distingue d’emblée par son ton plus posé. La voix gracile et tout en nuance de Margaux est particulièrement mise en valeur, sur des compositions toujours aussi mélodieuses, pleines de relief, de surprises et de petits détails bien trouvés. Le groupe, qui a déjà pas mal tourné, y compris aux Etats-Unis (il y étaient notamment en mai dernier), s’avère parfaitement à l’aise sur scène sans pour autant en faire des tonnes, préférant laisser parler sa musique. A ne pas manquer ! (17h50, scène du Bosquet)


Samedi 26 août

Tamino
De son nom complet Tamino-Amir Moharam Fouad, ce jeune artiste belge a imposé sa voix exceptionnelle en deux albums, “Amir” en 2018 et “Sahar” en 2022. Il la pose avec maîtrise et maturité sur un accompagnement folk dépouillé ou parfois plus lyrique, mais toujours sobre, élégant et d’une grande profondeur, ses origines égyptiennes transparaissant dans des sonorités orientales qui s’intègrent finement à l’ensemble. Quelque part entre ses compatriotes Jawhar et Warhaus, du grand frisson en perspective. (18h30, scène Cascade)


Altin Gün
Un autre joli mix entre Orient et Occident : Altin Gün compte quatre membres néerlandais (dont Jasper Verhulst, bassiste de Jacco Gardner) et deux originaires de Turquie. Comme les excellents Dengue Fever le font avec la pop cambodgienne d’antan, le groupe remet au goût du jour le rock anatolien des années 60, 70 et 80, teinté de psychédélisme ou de synth-pop. Leur répertoire mêle harmonieusement reprises de classiques et compositions originales. Sur disque comme sur scène, le résultat est dansant, enthousiasmant voire enivrant. (16h, Grande scène)


Chromeo
Depuis une vingtaine d’années, le duo Chromeo est passé maître dans ce qu’on appelait de la « musique de minet » dans les années 80. Soit une pop funky hyper efficace, aux mélodies catchy, dégoulinant de synthés cheesy, de basses rebondies et de vocoder. Le plaisir n’est même pas coupable tant les deux Canadiens maîtrisent leur art et soignent la composition, tout en affichant sur scène une parfaite décontraction. Les dignes héritiers des grands Hall & Oates. (14h40, Grande scène)


Dry Cleaning
Sur les disques de Dry Cleaning, les textes sont davantage parlés (par la très deadpan Florence Shaw) que chantés, sur une formule guitare-basse-batterie qui claque, entre jangle pop et post-punk. La production à l’os de John Parish (vieux complice de PJ Harvey) préserve parfaitement le tranchant du groupe, qui tire tout son sel du contraste entre sa figure de proue aux allures de bibliothécaire chic – et un brin perverse – et les trois tatoués patibulaires mais presque qui l’entourent. Particulièrement productif, le quartette, qui a rencontré un succès inattendu outre-Manche dès son premier album, semble vouloir faire constamment évoluer une formule qui aurait pu paraître un peu limitée au départ. A vérifier sur scène, donc. (18h30, scène du Bosquet)


Parlor Snakes
Mené par la chanteuse française Eugénie Alquezar et le guitariste américain Peter K, ce groupe parisien et anglophone en activité depuis 2010 défouraille un rock à la fois puissant, sensuel et subtil, qui sait s’inscrire dans la tradition tout en évitant les clichés. Une frontwoman magnétique à la voix divine et des musiciens précis qui savent parfaitement faire sonner leurs instruments : un alliage déjà longuement rodé sur scène et qui pourrait bien mettre à genoux le public de la scène Firestone (où ils devaient initialement jouer l’an dernier !). (14h40, scène Firestone)


Dimanche 27 août

Amyl and the Sniffers
Le rock australien va bien, et se décline de plus souvent au féminin. Menés par Amy Taylor – qui, comme ses trois acolytes masculins, arbore volontiers une coupe mulet du plus bel effet –, Amyl and the Sniffers apparaissent comme la figure de proue de cette offensive Aussie. Le groupe, qui envoie sans sommations un garage punk pour le moins percutant, a déjà pas mal joué en France où son public grandit à chaque passage, de petit club en salle de taille moyenne. Leur concert sur la grand scène a donc tout d’une consécration. (17h35, Grande scène)


Wet Leg
Si vous avez déjà vu le groupe sur scène l’an dernier, vous ne devriez pas avoir trop de surprises : Wet Leg joue toujours à peu près la même setlist, composée en majorité d’extraits de son premier album sorti en mars 2022. En assurant récemment la première partie de la mégastar Harry Styles (se joignant même à lui à l’occasion), Rhian Teasdale, Hester Chambers et leurs camarades se sont habitués à jouer dans les stades, a priori pas le milieu naturel pour leurs chansons mutines d’indie pop à guitares. Espérons quand même que le quintette ait gardé son esprit fun qui fait tout son charme… et qu’il se mette rapidement au travail sur un deuxième album. (18h35, scène Cascade)


Angel Olsen
Lors de l’écriture de “Big Time”, son sixième album, Angel Olsen a assumé son homosexualité, trouvé l’amour, et perdu ses deux parents dans un très court laps de temps. Ces événements importants ont amené des émotions et questionnements contradictoires. Il est question dans ce dernier disque en date d’acceptation de soi, d’aimer, d’être aimé(e) et du temps qui file, nous ôtant des proches au passage. La mélancolie est toujours omniprésente, mais le ciel est ici plus clair, et le message plus nuancé. Sur scène, l’Américaine a l’envergure des grandes tragédiennes de la country, mais avec une bonne dose d’autodérision et d’humour absurde. Comme un pont entre l’Amérique d’hier et celle d’aujourd’hui. (avec Jérémy Vrignon) (13h50, scène Cascade)


Blumi
On a croisé la silhouette élancée d’Emma Broughton, alias Blumi, avec pas mal de (beau) monde, de Bon Iver à Orouni en passant par Olivier Marguerit, Feist ou Thousand. La Franco-Britannique sort aujourd’hui de l’ombre et s’impose tout en douceur. Sur ses deux EP parus en 2021 et cette année, sa voix magnifique nous berce sur un mélange de pop, de folk, de jazz et d’électronique qui fait la part belle aux silences. Sur scène, c’est parfaitement envoûtant. (15h10, scène du Bosquet)


Gaz Coombes
On l’a découvert tout jeune à la tête de Supergrass, ce groupe qui apportait de la joie à la Britpop avec ses refrains montés sur ressorts. Depuis la fin du trio, Gaz Coombes mène une carrière solo un peu plus discrète mais très digne. Désormais quadragénaire, il ne singe pas sa jeunesse passée, préférant chanter d’une voix posée des ballades aux arrangements panoramiques, teintées de glam et de soul. Assagi, peut-être, mais toujours suprêmement cool. Gageons que même sur une grande scène, il saura instaurer un rapport de proximité avec le public. (15h10, scène Cascade)


Snail Mail
Signée sur Matador, la jeune Lindsey Jordan, alias Snail Mail, a convaincu dès son premier album, “Lush”, sorti en 2018. On y retrouvait (comme chez boygenius, voir plus haut) tout ce qu’on avait aimé dans le rock à guitares au féminin des années 90, notamment celui qui paraissait sur son label : un mélange de dynamisme et de mélancolie, des mélodies fortes, une voix qui semble toujours à la limite de la rupture… Trois ans plus tard, son deuxième album “Valentine”, plus produit, moins fragile, nous a un peu moins séduits. On reste néanmoins impatient de découvrir sur scène cette artiste douée qui n’a pas beaucoup joué en France jusqu’ici. (15h50, Grande scène)


Young Fathers
Venu de Glasgow, formé en 2008, célébré dès son premier album outre-Manche mais encore méconnu en France, Young Fathers est sans doute l’un des groupes les plus impressionnants et percutants que nous ait offerts la Grande-Bretagne ces dernières années. Est-ce du hip-hop, de l’electro, du rock ? Qu’importe. Amis d’enfance, Alloysious Massaquoi, Kayus Bankole et G. Hastings font valser les étiquettes et portent leur mélange à ébullition. Grand moment à prévoir. (18h35, scène du Bosquet)


Photo : Victor Picon, édition 2022.


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