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Fujiya & Miyagi – Ventriloquizzing

Fujiya & Miyagi - Ventriloquizzing

Déjà un cinquième album pour les Britanniques de Fujiya And Myagi après un « Lighbulbs » en 2008 qui avait séduit la rédaction, avec son rock minimaliste je m’en foutiste teinté de sons électroniques. Pour les amateurs de krautrock, Fujiya And Myagi est un peu le Kraftwerk branché, avec sa rythmique club ( »Electro Karaoke », premier single du groupe en 2003) ayant progressivement muté en une pop funky toujours plus décomplexée ( »Cat Got Your Tongue »), jusqu’à flirter avec le son venu d’Orient ( »Taiwanese Root », le morceau le plus entraînant de l’album  ;  »OK »), comme pour finalement justifier son appellation fantaisiste.

    Cet album s’inscrit dans la continuité des précédents travaux du groupe mais l’approche a changé. Autant certains morceaux auraient parfaitement leur place dans ce nouvel opus (le single de 2005  »Ankle Injuries », très similaire au premier morceau de l’album  »Ventriloquizzing »), autant certaines sonorités font leur apparition, l’ensemble étant mixé de manière bien plus épurée qu’auparavant. Au-delà de la vague asiatique évoquée plus haut, ce sont des morceaux pop avec moins de mordant ( »Pills »), mais dont la tournure paraît du même coup beaucoup plus dramatique (le morceau final  »Universe », sorte d’oraison funèbre avec ses choeurs en deuil). Le chant, quant à lui, reste inchangé, David West conserve son rôle de co-leader blasé avec un je ne sais quoi d’érotique, probablement causé par sa rythmique toujours propice à la danse ( »Tinsel & Glitter »), comme la signature personnelle groupe et qui démontre sa capacité à trouver un équilibre parfait entre pop-rock et electro.

    Il est difficile d’affirmer que ce « Ventriloquizzing » est le meilleur album du groupe à ce jour, mais il est assurément celui qui produit la meilleure synthèse de ce dont il est capable. On retiendra les évocations musicales multiples, dont le légendaire Bomb The Bass avec lequel le groupe a d’ailleurs collaboré pour un morceau ( »Sixteen Shades of Black & Blue » dont le synthé MIDI fait honneur à un certain « Megablast », morceau très connu du collectif britannique) ou encore la musique des films de John Carpenter. On remerciera aussi le groupe de donner à l’ensemble des modèles dont il s’inspire une certaine reconnaissance, pour qui le succès a toujours été en demi-teinte.

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