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Disques

Mogwai – As the Love Continues

Pour fêter les 25 ans de son tout premier single, Mogwai sort un dixième album. “As the Love Continues” s’inscrit dans la lignée de “Rave Tapes” et de “Hardcore Will Never Die, But You Will”, albums dans lesquels le groupe écossais ajoutait une dimension atmosphérique à la violence sonique de leur post-rock.

“Hardcore Will Never Die, But You Will”, sorti en 2011, et plus encore “Rave Tapes” publié trois ans plus tard marquaient une sorte de tournant dans la discographie de Mogwai. Avec l’ajout de claviers, de synthés et de machines, le groupe de Glasgow faisait évoluer son post-rock orageux vers d’autres cieux, tout en gardant sa violence sonique, quitte à surprendre voire froisser les fans de la première heure. Son nouveau long format poursuit ce mouvement. Principalement instrumental, comme d’habitude, “As the Love Continues” est donc fait de bruit et de fureur, de crescendos, de couches successives, d’instruments qui se superposent – la basse et la guitare toujours en avant – pour arriver à un chaos mélodieux. Mais les nappes de synthés et les claviers parviennent à se faire une place dans ce chaos, pour mieux l’aérer et lui apporter une touche pop atmosphérique. Les deux premiers morceaux de l’album illustrent parfaitement ce côté cosmique. Seul titre véritablement chanté de l’album, “Ritchie Sacramento” pousse, lui, les potards à 11 dans une veine assez shoegaze.

Déjà aux manettes il y a 15 ans pour “Rock Action” et pour le dernier LP en date (“Every Country’s Sun”), Dave Fridmann remet le couvert et ramène sa science en matière de rock « atmosphérique » (Mercury Rev, Flaming Lips, MGMT, Delgados, Low…). Rassurez-vous, le groupe tient à sa réputation – la légende dit qu’un de leur concerts a dû être stoppé car trop « bruyant » –, et c’est toujours du brutal. Grosse basse, guitares aux déflagrations tonitruantes, fuzz qui fait saigner les oreilles, nous sommes bien chez Mogwai. Le final de “Drive the Nail”, les crescendos de “Fuck Off Money” et “Pat Stains” nous démontrent que les Ecossais sont plus Gremlins que Gizmo et que Mogwai veut bien dire « esprit maléfique » en cantonais. Il faudra vous retenir pour ne pas faire du air guitar sur le supersonique “Ceiling Granny”, alors que “Midnight Flit” devient l’arène d’un combat entre violons, guitares et batterie. Mélodieux mais violent, brutal mais aérien, déchaîné mais maîtrisé, “As the Love Continues”, s’il ne surprend pas vraiment, nous laisse épuisé mais heureux comme les meilleures œuvres des Ecossais. L’amour continue, évidemment.

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