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Disques

Edith Frost – It’s A Game

EDITH FROST – It’s A Game
(Drag City / Discograph) [site] – acheter ce disque

EDITH FROST - It's A GameNous avions un peu perdu de vue Edith Frost depuis son album "Wonder Wonder" en 2001. La jeune Américaine était occupée à s’effacer derrière des choeurs des albums de Jenny Toomey (ex-Tsunami/Grenadine), Mekons, Canasta ou Birddog. Et puis, elle avait ponctué son absence par une collection de "démos", sorti l’an dernier. "It’s A Game" est son quatrième album en presque dix années de présence.

Edith Frost fait partie de cette chapelle musicale nord-américaine dont la guitare en bois et l’introspection sont les piliers depuis le milieu de la décennie précédente. Entre autres pensionnaires, on y trouve Julie Doiron, Aimee Mann ou Laura Veirs, les bonnes copines dont semble se désolidariser une Chan Marshall (alias Cat Power) en cure de soul.
Produit par Ryan Murphy, on retrouve tous les ingrédients qui font de "It’s a Game" un jeu inoffensif et pourtant passionnant : de la country ("A Mirage"), de la folk ("Emergency", "What’s The Use…") et toujours de la pop. A ce jeu, c’est dans la légèreté que la musique d’Edith se distingue de ses copines sus-citées. "Lucky Charm" au timbre suranné, "It’s a Game" a écouter les soirs d’été ou encore "If I Weren’t for the Words" ponctuent son mal-être chronique.

Au rayon des émotions, l’amour et ses frimas restent une valeur sûre : Edith veut un amant en pleine nuit ("Playmate"), sent qu’elle va bientôt se faire plaquer ("Emergency"), à moins que ce ne soit déjà fait ("My Lover Won’t Call") pour finalement rester en bons termes avec l’être aimé ("j’aimerais qu’on soit heureux, ensemble ou séparés" sur "Just A Friend"). Cet hyperréalisme de tous les instants – Edith Frost vient d’annoncer sur son forum sa séparation "à l’amiable" avec son boyfriend – renforce le sentiment de proximité qu’on perçoit à travers l’album.
Sa vie ainsi livrée en fait une héroïne de l’Amérique paisible, dont les traits façon Comics apparaissent en compagnie d’objets de la "vie courante" dans le livret du CD illustré par Laura Park.

Selon la demoiselle, cet album n’a pas d’autre prétention que de "rendre les gens heureux jusqu’au prochain disque". Thérapie par la musique ou premier tome d’une grande série dessinée ? Qui sait. Un bonheur si humblement partagé ne saurait se refuser.

Ursa Graph

Emergency
It’s A Game
What’s The Use
Mirage
Playmate
My Lover Won’t Call
If It Weren’t For The Words
Just A Friend
Larger Than Life
Lucky Charm
Stars Fading
Good To Know
Lovin’ You Goodbye

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