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Eef Barzelay – Bitter Honey

EEF BARZELAY – Bitter Honey
(Fargo / Naive) – acheter ce disque

EEF BARZELAY - Bitter Honey Une guitare, une voix, des mots. C’est dans le plus simple appareil qu’Eef Barzelay, charismatique chanteur de Clem Snide, s’offre une petite escapade solitaire, dans le prolongement d’une tournée solo effectuée en première partie de Ben Folds. Pari artistique mesuré donc qui pourrait bien lui apporter la consécration.
On savait déjà, au fil des productions du groupe de Boston, que l’homme était une des plus fines plumes de l’ouest et ce disque dépouillé vient nous donner la pleine mesure de son talent. Soit un songwriting sans esbroufe, habité et intemporel qui a tranquillement assimilé les canons du genre avec une simplicité déconcertante. Bitter Honey fait défiler avec nonchalance des ballades "countrysantes", qui sonnent comme des folksongs sixties, et des standards de radio, avec la grâce et le naturel d’un Randy Newman, d’un Elvis Costello et plus récemment encore d’un M. Ward. C’est que l’homme connaît la chanson et toutes ses ficelles. Il sait aussi manier la guitare et le verbe car "Bitter Honey" n’est pas un disque de musicien creux et vain, c’est d’abord celui d’un auteur qui porte un regard doux-amer sur le monde qui l’entoure. Dès la ballade inaugurale, le décor est planté : "Don’t hate me cause I just know what this world is all about". D’une voix nasillarde, Eef Barzelay cède à l’ironie "Ballad of the Bitter Honey", au désenchantement ("NMA" pour "Nothing Means Anything"), bascule dans la tendresse de manière impromptue ("Little Red Dot"), se reprend vite en jouant au Bukowski cynique ("I Wasn’t Really Drunk"). Le reste du temps, il s’excuse presque de jouer ses chansons ("Words That Escape Me", "Escape Artist"). Puis lors du titre final, la dérision fanfaronne fait place à un optimisme béat ("Joy to the World", magnifique reprise d’une chanson traditionnelle). Mais on serait bien dupe de penser que Barzelay croit au miracle, en Dieu ou dans le pouvoir rédempteur de la musique. Malgré tout ce que l’on pourra dire ou écrire, ce disque n’a besoin d’aucun mot pour être éloquent, ni d’aucune justification. Une guitare, une voix, la grande classe !

Luc Taramini

Ballad of Bitter Honey
Thanksgiving Waves
NMA
Well
Words That Escape Me
Little Red Dot
Let Us Be Naked
I Wasn’t Really Drunk
Escap Artist
Joy to the World

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