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Depth Affect – Interview

DEPTH AFFECT

Rencontre avec David Bideau et Rémy Charrier, deux heures avant leur concert au 4 Bis pendant le festival des Transmusicales. Les Nantais reviennent sur la construction de "Hero Crisis", leur deuxième album, puis sur l’évolution scénique du groupe.

Pouvez-vous présenter brièvement les quatre membres du groupe ?
Rémy : Oui alors, il y a David et moi qui faisons la musique depuis les premiers Ep, puis ce soir il y aura Fred qui est notre Dj. Il nous rejoint sur les lives en étant aux platines. Il y a aussi Xavier qui fait nos vidéos et qui bosse beaucoup sur l’artwork.

Après le bon accueil critique du premier album ("Arche Lymb"), comment avez-vous appréhendé l’écriture du second ?
David : On n’a pas pu vraiment l’appréhender car il nous est arrivé une mésaventure après le premier album : on s’est fait volé tout notre matériel. Donc pendant cinq, six mois on n’a presque rien fait. On a eu une période un peu difficile mais l’avantage, c’est qu’on a pu prendre du recul.
L’idée, quand on a pu repartir, était de faire quelque chose de bien différent, de faire évoluer notre son en gardant néanmoins notre identité avec un point de vue différent. Par rapport au premier album, on a essayé d’évacuer tout ce côté electronica, ce genre de choses pour arriver vers des choses plus electro comme Man Parish, Africa Bambata. Un son plus sec en fait, c’est ça qui nous intéresse actuellement.
Rémy : Man Parish, c’est une référence assez forte même si on ne l’avait pas clairement en tête. On voulait quelque chose d’à la fois très mélodique et en même temps de très sec.

Quelle est votre manière d’enregistrer ?
David : On fait deux, trois bricoles chacun de notre côté puis on retravaille ensemble. Mais c’est vrai que le plus important pour nous, c’est la mélodie, c’est notre côté très pop. On veut avoir quelque chose qui, au niveau mélodique, soit très fort. On a cette exigence.

Comment choisissez-vous vos collaborations ?
Rémy : C’est un mélange d’attrait pour l’artiste et aussi l’opportunité qui se montre. Avec Subtitle et Awol One, on a eu l’opportunité de pouvoir bosser avec eux, donc on a foncé. Sur le premier album, il y avait deux cas différents. Avec Alias, sur le premier album donc, c’était une vraie rencontre. On avait joué avec lui et il aimait bien ce qu’on faisait donc il a proposé de faire un featuring. Cyne, ce n’était pas pareil, on s’est rencontrés par le net et la collaboration s’est faite à distance.
Subtitle, on l’a rencontré après notre featuring et là, il va jouer avec nous ce soir. Puis c’est devenu un ami. Humainement, c’est un gars assez génial.

C’est important pour vous ces collaborations ?
David : Cela offre de nouvelles perspectives. Nous, on écoute énormément de rap, on adore ça donc c’est quelque chose qui nous vient assez naturellement.
Rémy : C’est un exercice de style très différent de faire un morceau exclusivement instrumental pour un featuring. C’est un contexte intéressant pour travailler différemment.

Mais vos morceaux sont déjà préparés avant ?
David : Pour Subtitle, on avait commencé un morceau qu’on n’avait jamais réussi à vraiment caser, qui a bien collé avec lui. On l’a retravaillé un tout petit peu mais pas énormément en fait. Avec Awol One, c’est le contraire, on lui a pris son flow, on avait des débuts de beats qu’on a travaillés en réfléchissant à sa voix.
Rémy : On connaissait son timbre de voix bien particulier et on a cherché des mélodies en fonction. On a essayé de tirer de lui son côté un peu pop.
Rémy : On lui a fait une base couplet/refrain/couplet sur laquelle il s’est très bien calé.
David : L’enjeu était vraiment de réaliser une pop-song avec Awol.

Comment composez-vous ?
Rémy : David a un côté assez conceptuel dans la façon d’aborder la musique en général, la composition, le son… Moi je ne sais pas trop.
David : Toi, tu es plus instinctif, ça fait un mélange. En fait on pense à des mélodies. Et la recherche de la mélodie c’est très mathématique et c’est beaucoup de travail. Ce n’est pas une inspiration qui tombe du ciel. Tu bosses et tu bosses jusqu’à ce que ça arrive.

Comment retranscrivez-vous ça sur scène ?
David : C’est vrai que par rapport aux premiers albums, on était un peu scolaire en concert, on était dans la redite de l’album…

Oui, je vous avais vu à St Brieuc…
David : Euh oui je crois d’ailleurs que j’avais lu la chronique… J’étais tout à fait d’accord. Ca m’a fait chier mais j’étais d’accord ! (rires). Mais je pense que maintenant on prend pas mal de distances par rapport aux morceaux du disque.
Rémy : Le disque s’écoute dans le salon. Sur scène c’est une expérience différente, on essaie de retravailler nos morceaux pour le live. On n’est pas un groupe de scène à la base, on s’y est adaptés et on travaille pour que ce soit bien.
David : C’est vrai que là, il y a pas mal de morceaux qui sont retravaillés. Certains ressemblent vaguement à l’album, d’autres sont complètement modifiés.

Et tout à l’heure avec Subtitle, vous allez faire d’autres morceaux ?
David : Oui, on va faire des morceaux qui ne sont jamais sortis. On en a même préparé un dans la semaine. On lui a présenté tout à l’heure, il avait l’air ok…
Rémy : De toute façon, il improvise beaucoup, il est assez à l’aise avec ça. Il réagit vraiment en fonction du public.

Pour vous les Trans, c’est un festival comme les autres ?
David : Non, il y a énormément de professionnels, des programmateurs, des tourneurs, des artistes… Ce n’est pas l’endroit où il faut se rater. C’est une ambiance particulière, ce n’est pas un festival comme les autres. Moi en tant qu’auditeur, je ne suis pas un grand fan des festivals, ce n’est pas là que tu vois les meilleurs performances des groupes. Mais là il y a des conditions différentes par rapport à d’autres festivals.
Rémy : Moi, je n’avais jamais été aux concerts, j’avais juste vu les émeutes dans la rue à la télé (rires).

Quels sont vos futurs projets ?
David : Là, on travaille sur des morceaux isolés, on a des remix en cours. On a un projet de Ep, on a fini deux morceaux, faut qu’on en fasse quatre. Avec Subtitle aussi, il a l’air intéressé pour un nouveau morceau. Pour l’instant, on travaille plus sur des formats courts.

Vous avez une tournée de prévue ?
David : Non, les Trans c’est un peu notre deadline, c’est la date importante.

Propos recueillis par Vincent Le Doeuff
Photo par Vincent Le Doeuff

A lire également, sur Depth Affect :
la chronique de « Hero Crisis » (2008)
l’interview (2006)
la chronique de « Arche-Lymb » (2006)

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