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Firekites – The Bowery

FIREKITES – The Bowery
(Own Records) [site] – acheter ce disque

FIREKITES - The BoweryLe bonheur est dans le pré, me suis-je dit aux premières écoutes de "The Bowery", dont les délices pastorales touchent l’auditeur sans détours. Apaisées sans être plombées, les ballades qui composent ce premier album apparaissent d’abord comme un patchwork d’ambiances folk en clair-obscur, posées sur des lits de guitares délicatement arpégées. Les voix sont murmurées, les mélodies, toujours dans la retenue, évoluent plus en volutes ascendantes qu’en virages à l’équerre, d’où la sensation de quiétude qui prévaut.

Mais nos trois Australiens de Firekites, épaulés sur quasiment tous les morceaux par quelques briscards de la scène indé nationale qu’il serait fastidieux de citer ici, ne se contentent pas d’un genre. Ils naviguent ainsi près d’autres rives avec un bonheur qui ne vise pas forcément l’originalité, mais qui n’en est pas moins réjouissant. Lo-fi et slowcore, notamment, sont passés par là, et ont laissé quelques traces sur ce paysage originellement champêtre.

Certes, les guitares restent souvent acoustiques, et les morceaux sans accrocs, mais la production, aérée à souhait, fait presque oublier la densité instrumentale qui sous-tend les compositions. A cet égard, on ne louera jamais assez l’utilisation modérée d’une reverb bien sentie… Un pizzicato de-ci, un orgue Moog de-là, parfois, une distorsion de guitare, des cordes frottées avec élégance, une discrète touche d’electro, ramènent sans cesse à une écoute plus minutieuse, sans que pour autant la fraîcheur ne s’évanouisse – petit miracle du mélange des genres, peut-être, ou talent d’un collectif qui sans nul doute a été élevé à l’indie folk et à la cold wave. Les Firekites m’évoquent tour à tour, parfois avec insistance, plusieurs artistes qui me sont chers, sans que ces similitudes ne viennent corrompre le plaisir de l’écoute. Peut-être ces guitares entêtantes, claires comme de l’eau jaillissante (sur "Another State"), sont-elles empruntées à Low, tout comme le doublage de la voix de Rod Smith par celle de Jane Tyrell, invitée sur cinq titres. Et cette même voix de Smith, soyeuse, associée au calme des morceaux, n’évoque-t-elle pas un Notwist en version acoustique (comme sur "Autumn Story"), ou des Kings of Convenience austraux (le non moins sublime "Paris") ? Tout cela est sans doute vrai, tout comme une référence au "Carbon Glacier" de Laura Veirs serait sans doute plus juste pour rendre compte de l’album sur toute sa longueur. Mais rendons grâce ici aux seuls Firekites : forts de ces influences, ils livrent avec "The Bowery" une oeuvre à la fois dense et aérienne, sombre et raffinée, voluptueuse.

David Dufeu

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Last Ships
Autumn Story
Paris
Same Suburb Different Park
By Night
Skimming Rooftops
Another State
Mirror Miracle
Worn Weary
New Year Has Spoken

 

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