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Concerts

Emily Loizeau au Rocher de Palmer, le 27/11/2012

Du monde, il y en avait une fois de plus au Rocher de Palmer, qui a eu le nez creux en faisant venir Wax Tailor dans sa grande salle (c’était complet), le même soir donc qu’Emily Loizeau qui prenait possession de la salle « auditorium », avec ses fauteuils rouges moelleux. Cela faisait bien 3 ans que je n’avais écouté Emily Loizeau en live, elle que j’avais découverte à ses tous débuts avec Andrew Bird (oui oui) lors d’une soirée magnifique. Je ne savais du coup pas trop à quoi m’attendre, n’ayant pour ainsi dire que superficiellement écouté « Mothers and Tygers », son dernier album en date.

Mais tout d’abord, voici Fiodor Dream Dog, que je suis ravi de découvrir après les louanges de mes collègues (ici et par exemple). Et la jeune femme et ses trois acolytes semblent parfaitement à l’aise, tant dans les interludes (authentiquement drôles) que pour interpréter ces chansons au parfum indéfinissable. Pourtant, Tatiana Mladenovitch est obligée de jouer de la guitare, elle qui est batteuse (elle ne manque pas une occasion de faire la remarque qu’il lui faut sans cesse réaccorder sa guitare) : elle ne semble pas troublée et la musique de Fiodor Dream Dog se trouve toujours aux confluences entre pop et rythmes plus tendus, avec cette générosité qui l’honore. Une belle surprise, indéniablement !

 Emily Loizeau

Puis arrive Emily Loizeau et son impeccable groupe. Devant un public assez…. inhabituel pour moi (beaucoup de familles / non-habitués qui s’exclament pour le moindre technicien sur scène…), Emily Loizeau surprend, en entrant par l’arrière de la scène et en chantant a capella le premier morceau, « Parce que mon rire a la couleur du vent ». Un beau moment, frais, spontané même si cela a forcément été prévu. Mais la sobriété du tout me charme, et c’est ce que je vais regretter tout du long du reste du concert ou presque.

 Emily Loizeau

Pourquoi, une fois rendue sur scène, Emily, tu t’es mise à surjouer ton personnage, déjà suffisamment haut en couleurs ? Si je suis moins fan de l’univers poético-mélancolique développé dans tes textes les plus récents, il y a toujours un petit quelque chose qui me manque, qui me donne envie de retrouver cette Emily impertinente, spontanée, à la fois plus dure et moins sérieuse. Des belles chansons, il y en a : « Vole le chagrin des oiseaux », « Tyger », « May the Beauty Make Me Walk » (enfin une chanson à nu !), « Sister ». Mais je ne suis pas rentré dedans. Et ça me fend le coeur, vraiment. Et j’ai attendu, attendu, sans doute bêtement, des titres de « L’Autre Bout du monde », qui sait, un « Je ne sais pas choisir », un « Je suis jalouse » ou « Boby chéri ». Non, je n’aurai qu’un beau « l’autre bout du monde », un peu expédié, comme caché au détour d’un rappel. Alors je ne sais pas quoi te dire, Emily. Que je me suis ennuyé ? Non, ce serait mentir : les 500 personnes debout à t’applaudir semblaient d’un avis différent du mien. Que j’ai été déçu ? Oui, déçu de me sentir perdu, moi qui t’ai vue dès tes débuts. Mais je ne désespère pas. Pas déjà. A bientôt alors.

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