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Drugstore – Interview

Début février. La veille, sur la scène de la Scène, coincé entre un Neil Hannon un poil trop imbu de lui-même et un Badly Drawn Boy en voie de gainsbarrisation avancée, Drugstore avait réussi un set quasi-parfait, mariant intensité, émotion et joie de jouer communicative. Le lendemain, autour de quelques croque-messieurs, après une conversation informelle sur le rôle du toast dans le process de motivation des crevettes arrogantes, quelques mots de Daron et Isabel sur le nouvel album, « Songs for the Jet Set » (Le Village Vert / Wagram), avant un retour attendu pour un set complet dans le cadre du festival Les Femmes s’en mêlent.

DRUGSTORE (c) GSCa vous a pris pas mal de temps pour sortir ce nouvel album…
Isabel : C’est une combinaison de divers facteurs : d’abord nous avions besoin d’un break, il m’a fallu du temps pour écrire de nouvelles chansons. Et puis ma mère est morte, je suis repartie au Brésil, ça a été un peu comme un retour aux sources… Il a fallu que nous négociions un nouveau contrat, car nous n’avions plus de maisons de disques. Et puis il fallait surtout que les chansons soient prêtes !

Comment définiriez-vous cet album par rapport aux précédents ?
I : Je pense que c’est un meilleur album, c’est plus un album de fin de soirée, plus intime que le précédent, qui était presque comme un album live. À cause d’événements personnels, cet album a un côté très introspectif.
Daron : Cet album est plus près du cœur de Drugstore.
I : C’est un album plus  » nu « . Nous l’avons enregistré très vite, sans beaucoup de production, il n’y a pas de subterfuge, on peut voir le cœur de la musique. Je n’avais pas de plan prédéfini pour cet album, tout ce que je savais, c’est que les chansons, si elles devaient fonctionner, tiendraient la route sans grosse production, sans travail superflu. Alors forcément, il y a de petits défauts, parce que nous n’avons pas passé deux semaines à enregistrer chaque morceau, plutôt deux heures. Mais il y a quelque chose d’authentique en elles pour moi. J’avais passé beaucoup de temps à enregistrer les démos de ces chansons à la maison, donc au moment de l’enregistrement, j’en avais une idée assez précise. Bien sûr, quand Daron commence à jouer de la guitare, il a des idées que je ne peux prévoir, c’est une bonne chose. Dans ma tête, je savais précisément comment les chansons devaient sonner et je dois remercier le groupe d’avoir accepté de jouer le jeu, car d’autres auraient pu remettre en question mes idées. Cela vient du fait qu’on travaille ensemble depuis 6 ans, il y a assez de confiance. Parfois, nous commencions à enregistrer, ils ne connaissaient même pas les chansons. Je disais  » commencez à jouer cette partie  » et ils me répondaient  » mais ça n’a aucun sens ! ! « . Et je leur disais  » attendez, dans cinq heures, cela aura du sens. « . L’enregistrement du deuxième album a eu lieu dans un superbe studio, où Ash et Neneh Cherry avait enregistré, avec une piscine, et nous avons passé l’essentiel du temps dans la piscine… Quand vous partez en studio et que vous n’avez que deux semaines, vous devez vous focaliser sur la musique et c’est un processus totalement différent !

Vous semblez être de grands amateurs de vin rouge…
D : Le vin rouge ? c’est plutôt Isabel, moi c’est le Jack Daniels mon préféré. Mais je bois du vin rouge aussi. Parfois un peu trop.

Ça a une influence sur votre musique ?
I : quelque chose se produit, quand tu bois un peu. Il y a différentes phases : premier verre, tu te détends, deuxième tu te détends un peu plus, troisième verre encore un peu plus… et à la fin de la bouteille, tu es pathétique, tu commences à t’interroger sur le sens de la vie. Et le lendemain, tu te réveilles avec la gueule de bois… J’apprécie particulièrement le troisième verre ( » The Third Glass Stage « ), quand tu ne penses plus à ce que tu dis, mais que ça a encore du sens. Personne ne sait ce qu’on pense vraiment… tu ne sais pas ce que je pense en ce moment… et tu ne veux pas le savoir (rires) ! ! autour du troisième verre, il y a une plus forte connexion entre ce que tu penses et ce que tu présentes au monde, ce que tu dis. Et c’est très important, c’est une valeur essentielle, c’est la sincérité.

Sur scène, vous essayez de vous maintenir à ce « Third Glass Stage  » ?
I : C’est une question très sournoise… parce qu’on ne peut pas, on le dépasse très vite ce troisième verre, et on se retrouve dans l’état de Badly Drawn Boy hier…
D : on n’a même du mal à compter les verres entre le troisième et le septième.
I : les gens font toute une histoire de boire un ou deux verres de vin rouge sur scène, il y a plus « rock’n’roll » quand même !

Boire du Jack Daniels par exemple…
D : oui, effectivement, c’est très différent comme façon d’être saoul…

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