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Disques

Low – « Anthony, are you around ? »

LOW – Paris ’99 : "Anthony, are you around ?"
(P-Vine / import japonais pas donné)

LOW - Paris '99 : Ce vendredi soir là, on était en novembre et il pleuvait. Il me semble qu’ailleurs dans Paris avait lieu le festival pas encore orange d’une célèbre revue culturelle hebdomadaire, ce qui explique certainement que ce soir-là, les spectateurs présents à la Maroquinerie purent à leur aise s’allonger devant la scène sans gêner le voisin. Les mauvaises langues diront que c’était pour mieux s’endormir au son de la musique réputée neurasthénique des trois de Duluth, mais à la réflexion, c’était sans doute la position idéale. Merci les Inrocks.
Il se trouve que si, au prix d’un effort de mémoire surhumain, je rassemble mes souvenirs depuis tout petit, ce concert est tout bêtement le plus beau auquel j’ai assisté de ma vie. Confronter ce souvenir à un enregistrement dudit concert, c’était peut-être risquer de briser le merveilleux, d’infléchir brutalement cette belle ligne droite pleine d’éblouissements qui mène de la découverte des quelque peu monochromes mais captivants débuts du groupe vers celle des sommets de sad pop pastorale dont regorge "Secret name" – imparable album à calins sous la couette – en passant par le sublime contre-chant de "The Plan". Cette vague crainte me servit d’excuse pour ne pas tenter d’acquérir ce coûteux et nippon objet, et puis le groupe s’étant lui-même chargé d’infléchir la ligne etc… par un "Things We Lost Into The Fire" un brin en roue libre, je craquai et me voilà le nez dans ma moquette en train d’écouter "Anthony, are your around ?".
Cessons tout suspense, le concert était superbe, et dans la mesure où un enregistrement peut rendre justice à un concert pareil, le disque l’est également.
La sélection de titres fait la part belle à l’album de l’année, "Secret Name". Mises à nu, sans les arrangements de cordes de l’enregistrement studio, des compositions comme "Will The Night" ou "Two-Step" s’imposent pourtant avec facilité : c’est beau, purement et simplement.. Sur certains morceaux, comme "Weight of Water", le groupe excelle à jouer sur les tempos lents, à ralentir le rythme à l’extrême, à occuper l’espace avec peu de moyens, tout en préservant la beauté, la simplicité et aussi et surtout l’intérêt de la chanson et de cette petite lutte entre lenteur et harmonie jaillit une source de frissons perpétuels, d’interrogations aussi : "jusqu’où iront-ils plus lentement ?". Sur de plus vieux morceaux, comme le rare "Rope", l’ambiance s’installe sur la durée sans toutefois cela ne crée pas de temps morts dans lesquels l’ennui pourrait faire son nid. Et puis l’on retrouve les petits souvenirs qui marquent, le solo top crédible et applaudi sur la reprise de "Blue Christmas", le programme de démo du Casio de Zak qui se déclenche intempestivement au début de "I Remember", le fan qui se croit obligé de signaler par de bruyants "woohou" façon "Sheriff fais moi peur" ses chansons préférées du groupe dès qu’il les reconnaît (ce n’est pas moi, je le jure)…
Comme la plupart des enregistrements en concert d’un groupe, celui-ci ne représente pas la meilleure porte d’entrée pour le découvrir, non, mais son tour viendra très vite, après, par exemple, "Secret Name", "The Curtain Hits The Cast" ou "Song For A Dead Pilot", ne serait-ce que pour donner envie d’aller découvrir le groupe en concert. Et en attendant que vous ne franchissiez le pas, moi je retourne dans ma moquette.

Guillaume

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Will the Night

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