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Disques

Migala – Restos De Un Incendio

MIGALA – Restos De Un Incendio
(Acuarela / Pop Lane)

MIGALA - Restos de un Incendio Ça commence comme une musique d’après la fin. Orgue plaintif et guitare esseulée. Et déjà l’on pressent que l’accalmie sera de courte durée et que ce qui va suivre promet d’être terrible. Déjà la batterie nous assène à chaque coup de caisse claire une décharge électrique. Puis arrive ce qui s’annonçait inévitable : le ciel, déjà sombre, devient encre, la terre se met à trembler et d’improbables guitares noyées de réverb fondent sur nous tel un magma en fusion. Ensevelis sous des nuées de cendres, on attend l’estocade finale, et on attend en vain. Chez Migala, on aime à se faire peur. Jamais à se faire mal. Après ces quelques 8 minutes apocalyptiques, la vie « normale  » reprend son cours et logiquement, on passe à la plage suivante de ce disque envoûtant. Qu’on se rassure néanmoins : les délicieux vertiges que l’on avait ressentis durant la furieuse introduction ne nous quitteront plus avant la fin de cette promenade épique que constitue l’écoute de « Restos De Un Incendio ». Certes, le ton est par la suite plus apaisé, mais cette tension latente si caractéristique de la musique de Migala ne nous lâchera plus.
Enregistré dans des conditions live en studio avec Nacho Vegas, nouvelle figure emblématique du groupe et guitariste émérite, ce presque-album retrace en fait la carrière du combo espagnol de ses débuts à nos jours. Mais en dix morceaux complètement revisités, les Madrilènes réussissent le petit exploit de nous tenir en haleine du début à la fin de ces 56 minutes. On pense bien entendu toujours un peu à Nick Cave ou à Tindersticks, mais à quoi bon bouder son plaisir ? Migala reste ce groupe étonnant capable de sculpter la pesanteur comme s’il s’agissait du plus commun des matériaux et d’ériger une statue à la léthargie faite reine. Deux accords elliptiques, une voix monocorde (« Instrucciones Para Dar Cuerda A Un Reloj »), et c’est tout un monde qui apparaît sous nos yeux ébahis. A ce stade de l’album, on a pourtant les paupières closes depuis belles lurettes. D’aucuns racontent d’ailleurs qu’à trop se laisser bercer, on en a vu sombrer… A vérifier.

Jan

La Cancion De Gurb
El Pasado Diciembre
Noche Desde Un Tren
El Retraso
Ciudad Del Oeste
Aquel Incendio
Un Punado De Concidencias…
El Ultimo Devaneo
Tiempos De Desastre
Instrucciones Para Dar Cuerda A Un Reloj

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