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Stephen Malkmus – Interview

 

Stephen Malkmus, sa frange, son petit polo et ses vieilles baskets nous ont consacré quelques minutes avant de monter rejoindre son nouveau groupe, the Jicks, sur la scène du Café de la Danse. C’était le 14 avril. Le public, qui n’avait que « Pavement » à la bouche, se souviendra d’avoir vu un grand dadais monté sur ressort, mi « nerd indie » mi « guitare hero ». Autour de lui, the Jicks, soit une grande gaillarde à la basse, solide et discrète (la tatouée Joanna Bolme), un homme à tout faire pas vraiment manchot (Mile Clarck) et surtout un batteur redoutable, bavard et blagueur (John Moen). Entre deux roulements de tambours sataniques, l’idiot aux baguettes folles se mit en tête, tel un Spiderman sans pouvoir, d’escalader le mur de fond du Café… avant de s’emballer la tête dans un sac plastique. Aimables enfantillages pour un concert finalement très énergique, bien moins apaisé que les chansons de « Pig Lib », le dernier album. Dans le style traditionnel de Pavement, heurté et cool, tout en ruptures de rythmes, Malkmus et son drôle de trio ont alterné morceaux lents et explosions punk, faux plats glissants et soudaines accélérations. Mais au fait, que nous disait l’ami Stephen avant de péter les plombs sur scène ?

As-tu été impliqué dans la conception de la récente réédition de « Slanted & Enchanted » et que penses-tu du résultat ?
J’ai participé un petit peu, oui, et je suis très satisfait du résultat. Packaging, CD bonus… Du bon boulot. Même si je ne réécoute plus vraiment cet album, j’en suis toujours fier. Il représente tant pour Pavement…

Quelle différence entre cet album et le précédent ?
Celui-ci est plus stimulant. Plus complexe aussi. On a ajouté beaucoup d’arrangements (des samples) et on a essayé de jouer d’une façon non conventionnelle, pas « facile ». D’ailleurs, certaines chansons n’ont pas du tout le résultat que j’attendais, elles sonnent très indie. On a aussi quatre ou cinq chansons très pop, très directes et accrocheuses. Certaines paroles sont assez drôles, sans doute plus que par le passé. Peut-être qu’elles resteront moins longtemps que celles que j’ai écrites sur les albums précédents, mais au moins il y a un « feeling »…

Tu travailles déjà sur l’album suivant, « Under your impressions ». Comment ça va être ?
Je ne sais pas… Moins confus, plus libre, plus ouvert. Il y aura des mélodies fortes, même si je ne sais pas encore quels mots coller dessus.

Les gens te parlent encore et toujours de Pavement… Ça ne te dérange pas ?
Pas du tout. Je sais, dans mon coeur, que ce que nous faisons maintenant est aussi fort que Pavement. D’ailleurs, il y aura toujours des jeunes pour dire: « du Pavement première période, berk ! ». J’ai travaillé si dur avec Pavement (comme je travaille très dur avec the Jicks aujourd’hui)… Je ne peux pas ignorer mon passé: Pavement, c’est comme mon bébé. En même temps, on ne peut pas convaincre les gens par l’hypnose que ce qu’on fait en ce moment est très important. J’ai quand même essayé et même pendant cette interview. Tu peux te réveiller maintenant!

Considères-tu Pavement comme un groupe important?
Pavement fait partie de la musique américaine. D’une certaine manière, on a participé à l’esprit « do it yourself », cette façon de dire merde au business et à tout ce qui est commercial, de refuser la vision capitaliste de la musique, cette façon dont un groupe doit se comporter… On a su rester vrai, underground. Et l’on a le sentiment de faire partie d’une longue lignée de groupes, qui va du Velvet Underground, Television, et même des gens comme Jimi Hendrix, Nirvana.

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