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The Starving but Happy Team – Interview



STARVING BUT HAPPIERC’est une idée géniale, libertaire et généreuse : réunir sur le même site web des mp3s, faire de tout ça une compilation et permettre un téléchargement gratuit… On avait dit tout le bien qu’on pensait du premier tome électronica, « Starving but Happy« , on aurait pu faire une nouvelle chronique pour dire que le tome 2, « Starving but Happier », est encore plus intéressant, indie et jouissif que le premier. Mais on a préféré approfondir la question en nous adressant – par email, parce qu’on est quand même dans un monde éminemment virtuel – à la Starving but happy Team.

Salut, vous êtes qui ?
René Margraff, 28 ans, Allemagne, Nuernberg, et Nicolas Saez, 23 ans, Belgique, Bruxelles.

Comment vous est venue l’idée de faire une compil gratuite disponible uniquement en mp3 ?
Il y a plusieurs raisons… Tout d’abord, nous avons preparé la compilation en considérant que les morceaux que nous avions rassemblés pour « Starving but Happy » étaient trop difficiles à trouver sur le web et nous avions envie de faire quelque chose qui se focalise plus sur une électronica apparentée à l’indie, étant donné que la plupart des « netlabels » comme mono ou no type se concentrent sur des choses différentes. C’est surtout une question de distribution et d’argent si nous nous sommes tournés vers les mp3s ; il y a trop de petits « hardware labels » dont le travail est assez mal planifié et peu efficace parce qu’ils ne disposent pas d’une bonne distribution. On constate assez tristement que la survie des petits labels devient de plus en plus difficile, qu’ils ont du mal à garder la tête hors de l’eau.. Il suffit de voir le nombre de labels 7″ qu’il y avait il y a 4 ans ; aujourd’hui, on ne peut plus se permettre ces petites perles. Même des labels bien établis, comme City Centre Offices, ne sortent plus de 7″…

Y a-t-il des idées politiques derrière tout ça ? Tu penses que la gratuité est un espace de liberté, qu’Internet permet des trucs inouis qu’il n’aurait pas été possible de réaliser avant ?
Internet permet toutes ces choses et tellement d’autres encore… C’est un truc énorme, et c’est assez enivrant de pouvoir être les temoins, d’avoir la possibilité de participer à l’émergence de toutes ces nouvelles communautés, de profiter de ce nouveau medium… Par exemple, Anorak est un de ces groupes dont les membres ne se sont jamais « rencontrés »…
Mais nous ne cherchons pas à inciter de grands élans politiques, eheh.. La gratuité a ouvert de nombreuses portes, mais en même temps elle a posé de nouvelles questions, des problèmes nouveaux qu’on peut aujourd’hui constater… Bien sûr, nous suivons tout le concept et l’éthique qui entoure le « do it yourself » mais pour être franc, les gens ont tendance à croire qu’on gagne de l’argent en sortant des disques sur de petits labels ou avec des remix… En realité, on peut se considérer heureux lorsqu’on n’est pas obligés de mendier quelques copies quand on a fait un remix ou même un morceau sur une compilation, et du coup c’est très fatigant.
Lorsque nous sortons « Starving but Happy(ier) », nous ne gagnons pas d’argent non plus mais nous disposons au moins d’un contrôle complet et nos moments de paresse, il nous faut les assumer !
Cela dit, nous avons énormement de respect pour les petits labels hardware, nous aimons sortir des choses chez eux mais nous pensons atteindre un public différent, peut-être plus large, lorsque nous sortons aussi quelque chose sur le web.
Peut-être que certains achèteront l’album aussi…

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