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Disques

12Twelve – Speritismo

12TWELVE – Speritismo
(Boa Cor)

12TWELVE - SperitismoVoilà encore un groupe qui me donne l’occasion de me demander où Steve Albini trouve le temps pour produire autant d’artistes. De là à se demander s’il ne privilégie pas la quantité à la la qualité, il n’y a qu’un pas que 12Twelve – je ne sais définitivement pas comment se prononce ce nom – ne me fera pas franchir.
Tel le papillon qui naît de la chrysalide, cet animal espagnol a effectué sa transformation, belle et majestueuse. Ses ailes musicales se sont déployées dans un long et ample mouvement. Ainsi, la petite chenille prometteuse, aux multiples couleurs, mais un peu maladroite et parfois brute, a laissé la place à un autre insecte aux harmonies plus matures, aux gestes plus assurés, aux goûts plus prononcés et à la classieuse maîtrise. La danse de ce papillon se fait sur des airs variés où tous les vents se mêlent, menant le groupe d’une fleur aux tons psychédéliques à une autre aux pétales post-hardcore et post-rock ou aux pistils jazz. Les arrangements, surprenants la plupart du temps (ambient, hip-hop, etc.) évoquent comme des rencontres, aussi inattendues qu’agréables. Travaillant l’intensité sonore comme un oiseau construit patiemment son nid, brindille après brindille, 12Twelve élabore des morceaux qui se déploient dans nos oreilles selon une captivante évolution. Il est impossible de s’ennuyer avec « Speritismo » tant les registres musicaux sont multiples et complexes.
C’est surtout à partir du progressif (à prendre au sens littéral et non pas musical) « Sete Mil Vezes » que la beauté inapprivoisée du groupe prend toute sa dimension dans un mélange de post-rock abrasif et de trompettes jazz. S’ensuit le faussement apaisé « Belmondo » (que vient-il faire ici celui-là ?) dont le début tranquille se transforme peu à peu en monstre de guitares rageuses et distordues. Avec l’ultime « Alcatraz », nous avons la preuve irréfutable que 12Twelve n’est absolument pas capable de maintenir une atmosphère de tranquillité pendant plus de deux minutes puisqu’aux quelques instants délicats d’une batterie caressée et d’une guitare à peine titillée succède la fureur de guitares torturées au bord de l’explosion.
Comme d’habitude chez ces Barcelonais, de contraste, de paroxysme et de potentielle mort subite il est constamment question. Mais cette fois-ci, ces éléments sont dominés par une indéniable intelligence dans la construction des compositions. Ce disque est un arc-en-ciel d’émotions et de suggestions visuelles qu’il serait bien dommage de laisser se dissiper dans en avoir profiter.

Fred

Leroy
Hanashi
Sete Mil Vezes
Belmondo
Musique Primitive
Gyara
Alcatraz

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