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Kasabian – Kasabian

KASABIAN – Kasabian
(RCA / BMG) – [site] – acheter ce disque

KASABIAN - KasabianAu rayon des groupes qui n’ont pas inventé la poudre, Kasabian se pose en digne légataire de la scène baggy de Manchester dont l’héritage s’était sensiblement épuisé au fil des années. Ceux que la presse britannique nous annonce comme la sensation du moment laissent planer sur leur premier album l’esprit festif et décadent des Happy mondays ou des Stone Roses. A la première écoute, impossible de se défaire de cette impression de plagiat qui se dissipe peu à peu, pour laisser place à un enthousiasme et un "head nodding" coupable. Car là où d’autres groupes comme The Music se sont plantés allègrement, les quatre footeux de Leicester mettent dans le mille en truffant leur album de petites perles jouissives, hymnes potentiels sur les dance-floors et dans les pubs à la sortie des matchs. Des titres tels que "Lost Souls Forever", "Processed Beats", "Test Transmission" ou "Club Foot" et sa ligne de basse irrésistible sont des modèles de dance rock totalement débiles et portés par un frontman arrogant et branleur, Tom Meighan. Cet enfant caché de Ian Brown et Liam Gallagher n’a d’autre fonction que de beugler sur scène et de l’ouvrir dans le NME, tandis que le gros du travail est laissé à Sergio Pizzorno, qui mêle habilement riffs nerveux à la BRMC ("Reason is Treason") et envolées électro psychédéliques ("I.D", "U Boat"), le plus souvent portés par des beats hip-hop nerveux. La meilleure pièce de ce disque reste résolument le tubesque "Club Foot", imparable, qui laisse au second plan des exercices plus calmes comme "Running Battle" ou "Butcher Blues". On serait même quelques fois tentés de dire que Kasabian est au mouvement "Madchester" ce que l’équipe de Leicester est à Manchester United en championnat : n’évoluant pas dans la même division, notamment lors des quelques expérimentations électroniques du disque, parfois réussies, parfois anecdotiques et "Jean-Michel Jarresques". Kasabian manque le cadre également lors du lourdingue "Cutt off", que l’on imagine appréciable uniquement dans un stade, pour peu qu’on soit coiffé d’un bob et déjà bien imbibé. C’est donc un premier album, très marqué par l’empreinte de ses aînés buveurs de bière que livre Kasabian, inégal mais accrocheur voire hypnotique par moments. Un disque de hooligans en sorte.

David Pais

Club Foot
Processed Beats
Reason is Treason
I.D.
L.S.F. (Lost Souls Forever)
Running Battle
Test Transmission
Cutt Off
Butcher Blues
U Boat

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