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Disques

The Witch Hazel Sound – This World Then The Fireworks…

THE WITCH HAZEL SOUND – This World Then The Fireworks…
(Euro-visions / Night & day)

THE WITCH HAZEL SOUND - This World Then The Fireworks...C’était en 1992 et nos oreilles ont un frémissement en se souvenant de l’album de Cardinal : sous la houlette de Richard Davies et Eric Matthews, la pop orchestrale made in USA renaissait de ses cendres. A la fois hommage à quelques idoles (Brian Wilson, Burt Bacharach, Left Banke) et manifeste contre une certaine vulgarité musicale ambiante, la réhabilitation des trompettes et clavecins (et surtout des mélodies de haut vol) était suivie par quelques franc-tireurs, parmi lesquels Jeremy Enigk, Plush, les Pernice Brothers… et le Witch Hazel Sound de Kevin Coral, qui délivrait la même année que Cardinal un "Landlocked" de bonne facture. Dix années et quelques plus tard, les petits maîtres de l’orch-pop ou chamber-pop restant malheureusement trop discrets (la plupart manquant de moyens à la hauteur de leurs ambitions), cette livraison fait figure d’augure favorable. Bien qu’étant aussi largué au milieu de la production actuelle qu’en 1992, ce disque peut bénéficier d’une nouvelle audience – pour laquelle The Millenium ou Smile ne sont plus des mots inconnus au dictionnaire. L’atout majeur dans "This World Then The Fireworks…" c’est cette production richement mais subtilement texturée (douces guitares, claviers, trompettes, orgue farfisa) et douillette (la voix amicale) au service de chansons qui savent se faire tantôt catchy ("Music Became Vibration"), tantôt cotonneuses. Si l’influence West-Coast est présente (les Beach Boys de Sunflower sur "Ballad of Constance Money", les Mamas & Papas sur "Kiss Tomorrow") , elle n’est jamais envahissante, semblant même parfois passée au tamis de réminiscences grand-britonnes (les Boo Radleys sur "Fireworks", Mojave 3 sur le folky "Sun Horse Moon Horse"). Il semble aujourd’hui difficile de faire l’éloge immodéré d’un disque où aucun excès ne se fait sentir (pas de psychédélisme abscons, pas de baroque hollywoodien, pas de discours vénéneux, pas de voix jonglant avec le maniérisme, pas de réelles surprises de production). Et pourtant, "This World Then The Fireworks…" occupe la délicate position du juste milieu – ni médiocre ni grandiose : celle ne l’ornement familier, jamais indispensable mais toujours discrètement précieux. Ce n’est pas une coïncidence si le superbe "Kiss Me Monster" évoque fortement les Sneetches. Ceux qui ont une affection pour ces quelques petits disques de chevet (allez, au hasard : les Cerebral corps, Speed the Plough, Three o’clock, Lilac Time) savent que, assez souvent, les émotions les plus authentiquement et intimement jouissives du pop-addict ne sont pas tirées du Grand Livre du Rock. Ce n’est pas forcément un destin spectaculaire pour un disque, peut-être simplement un lot de consolation. En tous cas, une façon de ne pas sombrer dans l’oubli promis à la plus grande partie de ses voisins de rayon.

Laurent

Music Becomes Vibration
2 or 3 Things I Know About Her
Fireworks
Providence
Blue City
Sun Horse Moon Horse
The Guild of Splinters
Kiss Tomorrow
Halo of Brass
Kiss Me Monster
Ballad of Constance Money
The Boy with Green Hair
For Isabelle Huppert
Black Friday
The Man Who Invented California

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