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M83 – Interview

M83

M83Les louanges pleuvent à la sortie du troisième album de M83, « Before the Dawn Heals Us », dont les réels moments de grâce en apesanteur sont pourtant à mon goût souvent plombés par de fréquentes démonstrations sonores un peu pénibles. Chouchou des webzines américains, célébré ici, Anthony Gonzales nous en dit un peu plus sur un projet dont il a repris les rênes après le départ à l’amiable de son acolyte.

Alors, pour commencer, on peut revenir sur les origines du groupe, si le sujet ne te fait pas fuir bien sûr…
J’ai commencé à faire de la musique à 13-14 ans, en faisant de la guitare. J’ai rencontré Nico au lycée. On a monté un groupe autour d’une formule guitare-basse-batterie. On faisait quelque chose de très rock, super noisy.

Ca correspondait à ce que vous écoutiez à l’époque ?
Ouais, des trucs comme Sonic Youth ou Mogwai… Ensuite on a splitté, moi je me suis acheté pas mal d’instruments électroniques et j’ai commencé à travailler seul. J’ai enregistré une démo sous le nom de M83, que j’ai envoyée à pas mal de labels. Gooom m’a répondu assez rapidement pour me proposer d’enregistrer un album et c’est à ce moment-là que j’ai demandé à Nico de participer au projet.

Qu’est-ce qui avait déclenché ce passage à l’électronique ?
Le sentiment d’être limité par les instruments classiques. Un besoin de nouveaux sons, de se renouveler, d’explorer de nouveaux paysages…

Arrive ce troisième album, qui est sorti la semaine dernière, pour lequel tu es revenu à une formule en solo.
Moi, j’ai vraiment besoin de travailler seul. Nicolas avait envie de travailler sur son projet solo. Donc d’un commun accord, on a décidé de se séparer.

Concrètement, ça a changé ta façon de faire ?
Non, pas vraiment, j’ai toujours été à la base des morceaux, Nicolas était là pour m’aider sur les structures, pour rajouter des parties, des trucs comme ça…

Tu ne t’es pas retrouvé un peu démuni sans personne avec qui confronter tes idées ?
Non, il y a Jean-Philippe de Gooom qui reste très présent sur les productions de son label et qui m’a beaucoup aidé, il y a aussi mon ingé son qui a produit le disque, les musiciens qui sont intervenus sur l’album. Donc je ne suis pas seul, loin de là !

C’était déjà un peu le cas sur les précédents albums, sur lequel il y avait pas mal d’intervenants ?
Y’avait Montag, y’avait Cyann de Cyann et Ben, sur le nouveau il y a Ben, sur le prochain il y aura les deux (rires). J’aime l’idée de collaborer avec différentes personnes à chaque fois, de confronter ma musique à d’autres regards, j’aime bien ça.

Ca reste souvent confiné à la petite famille Gooom non ?
Oui, c’est vrai, mais là on a un peu élargi le cercle. Il y a Lisa Papineau, une chanteuse américaine qui est venue chanter sur le disque, Kate Moland une actrice américaine qui chante sur « Car Chase Terror » et « Moonchild », l’intro. Sur « Farewell / Goodbye », c’est Ben et Lisa Papineau.

Et toi, tu ne chantes pas ?
Si, sur tous les autres morceaux, c’est moi qui chante.

Les paroles ont été co-écrites avec ton frère…
Oui, ça se passe plutôt bien, on a vraiment les mêmes goûts musicaux, cinématographiques, et aussi en général.

A propos de « Farewell / Goodbye », on entend beaucoup parler de « La Boum », qu’est-ce que tu en penses ?
Je trouve ça plutôt flatteur, on l’a fait dans cet esprit-là. On a pas mal hésité à mettre ce titre-là sur le disque, justement pour ne pas souffrir de la comparaison avec plein de titres un peu kitsch. Et on a trouvé que justement le titre trouvait bien sa place sur le disque, opposé à des morceaux peut-être plus difficiles. Mais c’est un morceau à part sur le disque.

C’est le plus chanté, c’est celui qui fait le plus chanson sur l’album…
Oui, déjà, ça le place un peu à part.

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