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Disques

Dayna Kurtz – Beautiful Yesterday

DAYNA KURTZ – Beautiful Yesterday
(Munich Records / Nocturne)

DAYNA KURTZ - Beautiful YesterdayIl y a quelque chose d’hivernal dans la voix de Dayna Kurtz qui la distingue d’emblée de la chaleur lisse d’une Norah Jones, des rondeurs veloutées d’une Madeleine Peyroux, à qui elle ne manquera pas d’être comparée : ce quelque chose de voilé, de fêlé, de rauque, de métallique, de profondément triste qu’on appelle le blues. La musique qu’elle pratique est à l’image de sa voix, dans des compositions personnelles (“Music Box”, “ Love Where Did You Go ”) qui perpétuent la tradition folk-blues ou des reprises plus jazz, soignées et sensibles (un “Left Alone” proche des atmosphères des derniers Joe Henry, ou un “Joy in Repetition” qui fait honneur à Prince). De toute évidence bien entourée, la chanteuse sait trouver intuitivement l’habillage sonore le plus propice à l’esprit d’une chanson, elle restitue ainsi “Those Were the Days”, vieille scie sixties mise en paroles par Gene Raskin, réarrangée par MacCartney pour Mary Hopkin, à sa Russie natale (avec violon, accordéon et choeur), elle fait swinguer le “Everybody Knows” de Cohen en conservant son phrasé un peu nonchalant, bref, elle a presque tout bon. Presque tout, parce qu’à deux reprises (ce qui est peu), elle fait ce qu’elle pense devoir être dans l’air du temps, s’offre un duo prestigieux avec Norah Jones ("I Got it Bad") qui s’avère -à l’usage – assez lénifiant, ou tente, à la Madeleine Peyroux, une chanson française traditionnelle, un "Parlez-moi d’amour" qui ne restera pas dans les annales. Et là, de plus, la comparaison semble stupidement en sa défaveur, alors qu’elle suit visiblement par ailleurs une autre voie, plus personnelle et convaincante. On lui souhaite donc que ces petits faux-pas ne soient que l’occasion biaisée pour un large public de la connaître pour ce qu’elle a de meilleur à donner : elle-même.

David Larre

Music Box
I Belong to the Wind
Love Where Did You Go ?
Left Alone
Joy in Repetition
Those Were the Days
Everybody Knows
Amsterdam Crown
I Got it Bad (And That Ain’t Good)
Lost and Looking
Parlez-moi d’amour
Beautiful Yesterday

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