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Baxter Dury – Interview

BAXTER DURY

Baxter s’est levé très tôt ce matin pour prendre son Eurostar, vient tout juste de finir de manger (japonais) et digère tranquillement ses sushis sur le canapé de son distributeur français. Un peu fatigué, mais tout de même la langue bien pendue, il révèle à son interlocuteur ébahi qu’il ne faut pas abuser du croissant-beurre, qu’il vient de s’engueuler – définitivement ? – avec son groupe et que son prochain disque sera teinté gospel. Pendant ce temps-là, le mystère du vaporeux « Floor Show« , successeur de l’épatant « Len Parrot’s Memorial Lift« , reste entier.

Baxter Dury

Pourquoi est-ce que cela a pris autant de temps pour donner une suite à « Len Parrot’s Memorial Lift » ?
Des histoires assez classiques de groupe, de management… J’ai eu un enfant aussi, et je voulais vraiment le voir grandir. Voilà, c’est la vie qui ralentit le processus. Mais il se trouve aussi que j’ai fini cet album il y a un an et demi.

C’est Rough Trade qui bloquait la sortie ou… ?
Une combinaison de choses de ce genre, oui (sourire entendu). Je n’avais pas de manager à l’époque, il a fallu que j’en trouve un. Ensuite, Rough Trade voulait attendre le bon moment pour le sortir, car si tu sors ton disque en même temps que des grosses pointures, ce n’est pas la peine. Il a aussi fallu faire une vidéo, et cela a pris énormément de temps. Ce sont les gens qui ont fait le film « Harry Potter » qui s’en chargent. Ils ont réalisé le clip entièrement par ordinateur, ce qui déjà prend du temps, et comme on ne peut pas les payer très lourd, ils font ça pendant leur temps libre, quand ils ne travaillent pas sur « Harry Potter »… Tu connais Harry Potter ?

Heu, oui…
Excuse-moi, c’est une question idiote… Donc ils n’y travaillent que quand ils ont le temps. Cela fait tellement longtemps que nous attendons… Car ce n’est même pas fini aujourd’hui !

Il y a une chanson sur ce nouvel album qui sonne comme « Heroes » de Bowie. Après un hommage très prononcé à Lou Reed, c’est le tour de Bowie ?
Oui, sauf que sur « Len Parrot’s Memorial Lift », j’avais crédité Lou Reed. Celle-ci est intentionnellement similaire, mais je ne l’ai pas totalement pompée, j’ai juste été paresseux.

Tu n’as pas peur des avocats de Bowie ?
Non, non, je n’en ai pas peur…

Est-ce que tu peux me parler des chansons qui composent l’album ? De quoi elles parlent, comment tu les as composées, comment tu les as enregistrées…
C’est qu’elles commencent à dater un peu… Ce sont juste des chansons sur la vie de tous les jours. De Londres… Tous les albums sont enregistrés de la même façon, le groupe s’engueule en studio, il y a énormément d’alcool et d’engueulades, ce sont les composants essentiels de tout enregistrement. Il y a un gars qui mixe l’album, un autre qui fait le café. Et puis trois ou quatre autres gars dont les idées à propos de l’album sont plus ou moins totalement opposées. Donc il faut réussir à trouver un thème commun à propos duquel tout le monde soit d’accord. C’est ce qui est intéressant dans le fait de faire un album.

Ca prend plus de temps qu’enregistrer en tant que tel ?
Hmmm, enregistrer, c’est plutôt facile. Nous étions au fin fond de la campagne, à Bath. Le studio était dans un pub. Nous ne pouvions pas travailler trop tard la nuit car le pub, notre studio, se transformait en boîte de nuit… Au bout de trois mois de ce régime, on en sort fou.

Vous avez passé trois mois en studio ?
Oui, probablement trois ou quatre mois… On a enregistré énormément de chansons…

Mais il n’y en a pourtant que neuf sur le disque ?
Oui, oui… C’est un peu fou.

Tu les gardes pour des faces B ?
Oui, enfin, on verra, on en fera ce qu’on voudra en tout cas. Je ne les ai pas faites écouter à la maison de disques.

Quelles sont tes relations avec Rough Trade et Geoff Travis ?
Très bonnes. Ce sont des gens très gentils, parmi les rares personnes intentionnellement gentilles dans ce milieu. Ils ont les pieds sur terre, ils sont très normaux. Ils ne sont pas très glamour, parce qu’ils n’ont pas nécessairement envie de l’être, ce qui ne les empêche pas d’avoir des artistes glamour à leur catalogue. Ils sont très humbles aussi.

Tu es l’un des premiers artistes à avoir été signé sur le nouveau Rough Trade.
Oui, effectivement. Je n’y pense pas trop. Tous les autres ont plus de succès que moi ! J’adore Rough Trade, je ne pourrais pas trouver un label plus sympathique.

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