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Howie Beck – Interview

HOWIE BECK

Charmant bonhomme que ce Howie Beck. Avec sous le bras, un touchant nouvel album, ce Canadien discret commence à se faire un nom dans le royaume de la pop acoustique et mélancolique. Le travail comme vertu et la musique comme fer de lance devraient l’aider dans cette quête, et l’aider à faire des difficiles années passées une époque définitvement révolue. C’est du moins ce qu’on lui souhaite de bon coeur.

Vous êtes souvent décrit dans la presse, comme une personne seule, un songwriter solitaire. Est-ce que vous pensez que cette vision vous convient bien ? Est-ce quelque chose qu’on doit avoir en tête quand on écoute votre musique ?
Je ne veux pas indiquer aux gens ce qu’ils doivent penser de moi. Ça les regarde… Mais je pense qu’on ne peut pas séparer mon style de vie et ma musique. Je ne suis pas une personne seule, mais je passe beaucoup de temps seul en effet. J’ai quelques amis très proches. Mais hormis eux, je passe beaucoup de temps isolé…

Etait-ce la raison qui vous a poussé à créer votre propre label ?
A vrai dire, je l’ai fait, il y a plusieurs années, essentiellement parce que personne ne voulait sortir mes disques. Donc j’ai préféré m’en charger moi-même. (Sourire) Maintenant, il y a des gens qui font ce travail et qui sortent mes disques. Je n’ai donc plus à m’en occuper. Le label existe toujours, comme structure commerciale, mais il ne fonctionne plus vraiment en tant que tel. Pour l’instant, on ne s’en sert pas encore pour sortir d’autres disques. J’y ai pensé, mais ce n’est pas encore d’actualité. C’est une activité qui demande beaucoup de temps, et je ne peux pas encore m’y consacrer.

J’ai découvert récemment que vous veniez du Canada et j’en ai été assez surpris. Bien que vos disques soient acoustiques, il ne sonnent pas tout à fait « canadiens ». Vous n’avez pas envie de jouer du folk apparemment…
Non, mes racines musicales appartiennent au rock. Et dans mes albums, il y a une bonne part d’acoustique, mais également une large palette d’instruments assez variés.

Sur le plan musical, comment les choses ont évolué, depuis « Hollow » notamment ? Le dernier album me semble plus résolument pop et éclectique que ne l’était « Hollow », très Elliotsmithesque…
J’espère que les choses ont évolué. Je tâche de progresser constamment. J’essaie de me challenger moi-même. J’essaie de découvrir de nouvelles choses. Je ne pense pas que cet album sera jamais joué à la radio. Je ne pense pas qu’on puisse entendre pop en ce sens. Mais sait-on jamais ? Je pense que les amateurs de pop y verront un album indie, et les amateurs d’indie un disque pop. C’est quelque part au milieu de tout ça. C’est difficile de classifier la musique, même pour moi. Surtout pour moi sans doute. Parce que je ne suis pas seulement l’auteur et le chanteur. Je joue également tous les instruments sur cet album, et je le produis… Je ne me vois pas comme un singer songwriter. Disons que s’il y avait un feu de camp ici, ça ne m’inciterait pas pour autant à prendre ma guitare et jouer une chanson. J’écris des chansons pour moi. Je me moque de ce qui arrive avec la musique une fois qu’elle est écrite.

Est-ce quelque chose de si important pour vous de produire vous-mêmes vos chansons ou est-ce qu’il pourrait vous arriver un jour de laisser cette tâche à quelqu’un d’autre ?
Bien sûr, je pourrais travailler avec d’autres gens, mais il se trouve que ça rendrait les choses plus compliquées. Quand j’enregistre, je ne me pose pas dans un coin pour enregistrer tranquillement. Un jour j’enregistre, pendant deux journées de suite, et puis je ne fais plus rien pendant deux semaines. Et ça me semble assez impossible d’avoir un producteur assez disponible pour lui dire : « Est-ce que tu peux venir maintenant, parce que c’est vraiment maintenant que j’enregistre ?  » Je suis très chanceux parce que j’ai un petit studio dans mon appartement et je peux enregistrer quand j’ai envie de le faire, ce qui est pour moi l’une des choses les plus importantes. Et bien que ça puisse être une vraie corvée d’installer tout le matériel et les équipements nécessaires à l’enregistrement, c’est un vrai confort de pouvoir faire ça selon mon propre emploi du temps. Pour l’écriture des chansons, il n’y a pas non plus d’autres contraintes que les miennes. J’écris une chanson, je l’enregistre. Et je peux ne pas écrire de chansons pendant des mois. Donc, c’est très pratique de ne pas être dépendant d’un producteur.

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