DUB TRACTOR – Hideout
(City Centre Offices / La Baleine) – acheter ce disque
On se dit tout d’abord, à l’écoute du nouvel album de Dub Tractor, que le seul compte rendu objectif d’une musique aussi répétitive, minimaliste et pourtant ample, devrait être une chronique redondante, brève et faussement profonde ; et puis on se dit que la répétition hypnotique des paroles (à peu près réduites aux titres des chansons), le minimalisme et la profondeur de champ (réverbération, échos, reliefs des matières sonores) sont aussi les atouts de ce disque qui ne cache rien et donne pourtant un peu plus à chaque écoute. En ce sens, la formule est assez proche du précédent "More or Less Mono" : les boucles électroniques vont et viennent comme la marée balayant les quelques scories (notes de guitare suspendues, glitches et autres bizarreries) qui flottent en surface.
D’un album à l’autre, on peut déduire qu’Anders Remmer, maître à bord, a de la suite dans les idées, un sillon à creuser jusqu’à l’obsession et un certain panache anti-commercial. On se dit aussi qu’à cause de la rêverie brumeuse qui flotte sur le tout, on risquerait de passer à tout moment du rêve éveillé au sommeil. On se surprend pourtant à apprécier chacune des microévolutions qui ponctuent le parcours et maintiennent l’audition au niveau de sensibilité minimale exigible. On se surprend même à trouver ce "I Forgot" assez poppy, ce "Faster" bien ironique. On se dit pourtant qu’une telle musique est tout de même répétitive, hypnotique et lancinante, et l’on regrette déjà la longueur de sa chronique. Et puis, on ne se dit plus rien et l’on écoute.
David Larre
I Woke up
Much Better Than This
Begin and End
Droplets
Five 6
I Forgot
Faster
Hideout