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Wilderness – Vessel States

WILDERNESS – Vessel States
(Jagjaguwar / Difer-Ant) [site] – acheter ce disque

WILDERNESS - Vessel StatesQuand les huit premiers titres d’un album sont indigestes, il ne reste pas beaucoup de place pour du bon – surtout quand celui-ci en comporte neuf. Surfant allègrement sur la vague du renouveau eighties, ces "Vessel States" en récupèrent les attributs soniques les plus prégnants avec une grandiloquence de mauvais goût. Une guitare omniprésente, moins inspirée que celle d’ Interpol ou Clinic, envoie des aigus sur toute la longueur de l’album, avec une constance saoûlante, et la batterie oscille entre des intros métronomiqes plutôt bien senties et de l’épate bruitiste pas franchement utile. En y jetant une oreille un peu plus attentive on peut y déceler l’influence d’un certain post-punk affranchi des rigidités de la new-wave, un peu à la PIL, mais en lent. Parce que, oui, les morceaux sont lents, et c’est ce qui fait la lourdeur de "Vessel States", album boursouflé et faussement ambitieux. D’ailleurs je ne peux m’empêcher une rapide traduction de la présentation du groupe par leur distributeur : "(…) l’art musical de Wilderness tente de se glisser au-delà des définitions et des catégorisations, en particulier de celles qui sont intéressées ou manipulatrices. Pourtant le groupe est parfaitement conscient du fait que la lutte pour atteindre ce type de pureté est très certainement futile." La suite participe de la même mégalomanie désopilante.
On n’a même pas le plaisir du défoulement dans ces mid-tempos (tant pis ?) grinçants. Tout cela me rappelle l’époque où je trouvais que les Virgin Prunes étaient géniaux. Mais bon, Gavin Friday était un chanteur inspiré, et c’est là le gros point noir du quatuor de Baltimore : le chant – que l’on découvre dans un beuglement de James Johnson après l’intro de "The Blood Is On The Wall", et que la sincérité m’empêche de définir comme "une voix qui anticipe une révolte contre la facilité" (je ne citerai pas ma source). On pourrait autant penser pour le meilleurà la voix de Clap Your Hands Say Yeah, qu’aux vétérans de Faith No More, pour le pire. Mais tout le monde ne peut, à l’instar des premiers, changer le plomb en or, et la philosophie de comptoir de Wilderness n’est qu’un prétexte à produire un genre de hard-rock équipé d’une mythologie libertaire.

David Dufeu

The Blood Is on The Wall
Beautiful Alarms
Emergency
Last
Fever Pitch
Death Verses
Towered
Gravity Bent Light
Monumental

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