Loading...
disques

Saloon – Track by Track

Lo-Fi Sounds, Hi-Fi HeartMes Ruminations par Adam Cresswell (et aussi Matt Ashton)

Depuis le jour où j’ai découvert Saloon sur scène en première partie de Stereolab, ce quintette de Reading n’a jamais cessé de m’impressionner. Leurs singles, sortis à droite et à gauche sur des micro labels avant qu’ils ne rejoignent l’écurie Track and Field, constituent l’une des plus belles montées en puissance pop qu’il m’ait été donné de voir depuis des lustres. Cette compilation, qui les reprend tous chronologiquement, est donc, il va sans dire, une réussite totale qui dévoile le côté énergétique du groupe et son talent pour les mélodies accrocheuses. C’est aussi l’occasion parfaite pour Adam et Matt d’effectuer un petit retour en arrière, chanson par chanson.

Futurismo

Adam : il nous en a fallu du temps pour arriver à la terminer, celle-là. Mais ça valait le coup d’attendre. On y a balancé plein d’idées dans tous les sens pour que ça ne sonne comme rien d’autre. Et puis, quand on en a enfin fini, on a tout fait passer par le filtre du moog. Juste pour que ça sonne encore un peu plus foutraque. J’avais l’habitude de dire qu’il y avait plus idées dans ses 3 minutes que sur la plupart des albums qui sortaient à l’époque. Pour dire vrai, j’avais vraiment la grosse tête.
Matt : elle aurait pu s’appeler « Conspiracy Theory » mais je suis content que ça ne se soit pas fait. J’aimerais pouvoir dire que j’ai planifié le feedback qu’on entend à la fin du morceau mais en fait ça c’est juste fait comme ça, Futurismo est la chanson qu’on a jouée pour notre tout premier rappel.

Shopping

Adam : une chanson de six minutes, au sujet de l’achat d’une chaise bleue, pleine de moog, mid tempo, gonflée de réverb et chantée en français… Nos parents se demandaient pourquoi on ne passait pas à Top of the Pops…
Matt : on ouvrait parfois les concerts avec « Shopping ». En général, les spectateurs qui tenaient jusqu’au bout adoraient le reste du show.

Song for Hugo

Adam : on répétait au dessus d’un pub à Reading, les mardi et jeudi. Les clients se plaignaient souvent du bruit et ils détestaient plus particulièrement cette chanson. Quand ils ne menaçaient pas ne nous casser la gueule, ils essayaient de faire plus de bruit que nous en passant « Bohemian « sur le Juke-box.
Matt : on avait un ami, Hubert, qui voulait qu’on joue à un concert qu’il organisait. On a pensé qu’on essaierait d’écrire quelque chose d’un peu plus abstrait pour lui. Adam n’arrêtait pas de se tromper et l’appelait Hugo. La version studio n’a pas vraiment réussi à capturer le gros son space-rock que j’avais en tête, mais j’aime le son de la radio à la fin.

Electron

Adam : on a mixé « Shopping » au moins 30 fois avant d’être content de la version finale. Mais quand on a enfin mis la touche finale, la bande était naze et on s’était fait virer du studio de l’ami chez qui on enregistrait. Alors, un soir, j’ai mis tout mon matos sur mon lit et j’ai sorti ce mix en une seule fois avant que la bande ne se désintègre. Si toutes nos chansons avaient été aussi faciles à mixer que celle-ci, peut-être que je n’aurais pas eu à me mettre au prozac.
Matt: je ne me souviens même pas de l’enregistrement de cette chanson. Ce qui est bizarre, parce que d’habitude j’ai une mémoire photographique de ce genre de choses. Visuellement, ce single est la meilleure de nos pochettes.

Sueno Escolar

Adam : pour qui ne parle pas 4 langues, les enfants dans les samples de cette chanson parlent des vertus comparées de leur Spice Girl préférée. Je plains celui qui dit qu’il voudrait être Geri Halliwell
Matt : c’est sur cette chanson que j’ai joué de la basse pour la première fois sur disque. Je me voyais en Mani, mais je pense qu’en fait je devais plutôt ressembler à un membre des Field Mice.

Impact

Adam : les paroles me sont venues parce que j’adore quand Amanda chante des trucs salaces. La vibration sourde à la fin c’est Chris, l’ingénieur du son qui perce un parpaing avec une perceuse à percussion. On s’est bien amusé en enregistrant tout ça et malgré le fait que ce ne soit sorti qu’à 500 exemplaires sur un 45t qui en plus était la première sortie d’un label minuscule, la chanson s’est retrouvée propulsée numéro 12 du John Peel festive 50. Et personne ne nous a accusés de tricherie… Comment ça, je suis amer ?
Matt : j’ai essayé de faire un truc un peu chiadé au clavier sur la fin. Il a fallu un million de prises avant que je ne réussisse. Et, même si les autres regardaient leurs montres toutes les 30 secondes il ne se sont jamais plaints… quelle patience admirable.

Snow

Adam : j’aimerais pouvoir dire que cette chanson s’appelle « Snow » parce qu’à l’époque on se tapait des tonnes de lignes de coke. Malheureusement notre avance sur cachet ne nous le permettait pas.
Matt : essayez de nommer un autre groupe qui réussit à citer le Botel à Amsterdam sur un album de chansons de Noël… c’est pas facile…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *