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Disques

V/A – Folks Pop In at the Waterhouse

(Waterhouse Records / Musicast) [ site]

V/A - Folks Pop In At The Waterhouse C’était il y a environ un an. Cela faisait déjà quelque temps que des amis me parlaient d’Herman Düne comme du trésor folk-pop le mieux gardé et le plus fascinant de France. Intrigué par ce buzz, je me rendais vers le Grand Mix de Tourcoing pour vérifier la véracité de cette légende urbaine. J’ai connu ce soir-là une véritable épiphanie, aux premiers accords égrenés sur cette guitare acoustique de fortune, magnifiquement rehaussée d’ornementations à la guitare Silvertone, tout en arpèges cristallins (jingle jangle !), avec une batterie velvetienne en fond. Oui, ce soir-là, j’ai su. Je me suis mis à rêver de valses country, d’horizons infinis, de soleils couchants. Tout ce qui semblait sonner comme un cliché habituellement me revenait en pleine face dans toute sa pureté originelle. Ce soir-là, pour paraphraser Jon Landau, « j’ai vu l’avenir du rock : il s’appelait Herman Düne. » Poussant mes recherches sur le groupe, je découvris que les membres étaient les initiateurs d’une myriade de projets, fers de lance nationaux d’une vague internationale désignée sous l’étiquette très large d' »antifolk », et regroupant des groupes et artistes aussi forts et divers que Turner Cody, Julie Doiron, les Moldy Peaches (groupe initial de Kimya Dawson et Adam Green), ou encore les très attachants Schwervon!. Parmi ces projets nés de l’imagination fertile des membres d’Herman Düne figurent ces soirées « open mic » organisées au Pop In par David-Ivar Herman Düne, où se rassemblent les amateurs de cette pureté folk, dans une atmosphère réjouissante et beatnik. Le terme, si souvent galvaudé, prend ici toute son ampleur et sa vérité. La compilation de ces rencontres sort ces jours-ci, et c’est magnifique.
Amateurs de cavalcades guitaristiques et d’arrangements complexes et surproduits, passez votre chemin, vous pénétrez ici dans le folk boisé et naturel, enregistré sur matériel analogique, dans les studios de Waterhouse Records. La plupart des morceaux ont pour simple appui une guitare acoustique et une (des) voix, la base originelle. On croirait, à l’écoute de ce disque, qu’il s’agit de l’album d’un même groupe, tant le style de toutes ces formations est proche. C’est la faiblesse mais également la force de cette compilation qui doit être envisagée comme la photographie instantanée d’un mouvement. Les voix sont fines et emplies d’innocence, la tonalité est principalement mélancolique et évoque un dimanche après midi d’automne. « Lazing on a Sunday afternoon », disait Ray Davies. Je retiendrai entre autres « Mum’s Song » de Wilfried, et ses arrangements de cordes discrets mais somptueux, le « Belleville » de Tcharlz, « It Might Never Happen » de Loons, qui sonne comme du Belle & Sebastian, à l’époque où la douce Isobel Campbell venait nous susurrer ses rêves à l’oreille, et évidemment « An Afternoon Dance Party » de David-Ivar Herman Düne, premier morceau de la galette, qui résume tout à fait l’ambiance du disque. Une éclate entre potes, jeunes gens modernes départis de toute frime vestimentaire, où la seule qualité demandée est d’avoir du cœur et de l’âme.
Cette compilation peut être pour ceux qui n’auraient pas encore été introduits dans la galaxie Herman Düne une excellente entrée en matière.

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